En pleine course pour l’Hôtel de Ville, la ministre de la Culture a diffusé ce vendredi soir une vidéo de campagne la mettant en scène en tenue d’éboueur. Promettant une capitale « propre 24h/24 », Rachida Dati s’attire les foudres de l’opposition socialiste qui dénonce une « démagogie » spectaculaire à l’approche du scrutin de 2026.
Opération commando sur le bitume
Gants de protection, manteau fluorescent et ciel d’encre : la candidate Les Républicains n’a pas hésité à grimper sur le marchepied d’un camion-benne. Dans une séquence d’à peine deux minutes diffusée sur X, l’actuelle maire du VIIe arrondissement s’affiche en première ligne, ramassant les sacs poubelles des Parisiens.
La mise en scène, rythmée par une musique évoquant l’aventure, a immédiatement capté l’audience avec plus de 335 000 vues en quelques heures. Rachida Dati y interpelle directement les riverains et s’enquiert des cadences infernales auprès des agents de propreté.
La propreté comme arme absolue
L’objectif politique est clair : faire de la salubrité le marqueur central de sa future mandature. « Avec moi, la ville sera propre et elle sera tranquille », martèle l’ex-Garde des Sceaux, promettant de rompre avec la gestion actuelle.
Sa proposition phare repose sur une réorganisation totale des services. Elle plaide pour une collecte active « 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 », appuyée par le déploiement massif de nouvelles technologies pour optimiser les tournées.
La guerre aux rats déclarée
Au détour d’une conversation avec un chauffeur, la candidate aborde sans filtre la prolifération des rongeurs, qualifiée de « fléau ». L’échange prend une tournure personnelle lorsque la ministre confesse une véritable « phobie » de ces nuisibles.
Le constat est partagé par les agents présents dans la vidéo, qui lient directement leur présence sur le terrain à la santé publique. Pour Dati, la solution passe par moins de « paperasse » administrative et plus de présence opérationnelle dans les rues.
Le PS sort l’artillerie lourde
La riposte du camp socialiste ne s’est pas fait attendre, ciblant immédiatement le décalage entre l’image et le passif politique de la candidate. Maxime Sauvage, cadre de la fédération socialiste de Paris, ironise sur ce qu’il qualifie de « prochain Rendez-vous en terre inconnue ».
L’attaque se déplace rapidement sur le terrain social. Les opposants rappellent le soutien de Rachida Dati au report de l’âge légal de départ à la retraite, une mesure qui impacte de plein fouet la pénibilité du métier d’éboueur.
Duel au sommet pour 2026
Emmanuel Grégoire, premier adjoint et rival désigné pour la succession d’Anne Hidalgo, a fustigé une méthode fondée sur « l’outrance permanente ». Pour le candidat socialiste, cette vidéo relève du « spectacle » pur et masque l’absence de fond.
Ce nouvel épisode de tension confirme la brutalité de la campagne à venir pour les municipales de mars 2026. Alors que les sondages annoncent un coude-à-coude serré, la bataille de l’image semble désormais primer sur le débat d’idées.
