Visé par un mandat d’arrêt après sa condamnation à trois ans de prison, Marco Mouly, impliqué dans la fraude à la taxe carbone, affirme depuis Israël, au Parisien, qu’il n’a pas fui la justice et qu’il reviendra pour son procès en appel.
À la suite de sa condamnation à trois ans de prison pour « organisation frauduleuse d’insolvabilité », Marco Mouly a quitté la France pour Israël. Bien que la justice française le considère en cavale, l’homme de 60 ans réfute ce terme et assure vivre simplement à Tel-Aviv. En contact téléphonique, il explique avoir quitté le territoire pour protester contre un jugement qu’il estime injuste. Selon lui, « n’importe qui d’autre aurait écopé de huit mois avec sursis » pour les mêmes faits.
Condamné le 12 novembre dernier en son absence, Marco Mouly a été jugé coupable d’avoir organisé son insolvabilité pour échapper au paiement des amendes infligées lors de précédents procès. Parmi les points reprochés par la justice, le transfert des droits d’auteur de son livre à sa fille, malgré son implication limitée. Ce train de vie contrastant avec ses dettes fiscales avait également été épinglé. Mouly conteste fermement ces accusations, tout en rappelant avoir été relaxé sur d’autres chefs d’inculpation.
Un retour sous conditions
Bien qu’il admette redouter son retour en France en raison d’une possible incarcération, Marco Mouly se dit prêt à revenir pour son procès en appel, mais exige des garanties. Il réclame un procès qu’il juge « équitable », avec une enquête approfondie et des témoins entendus. Pour l’heure, il demeure à Tel-Aviv, où il mène une vie visible, multipliant les selfies avec les passants. Selon lui, il est impossible de rester discret en raison de sa notoriété qui dépasse les frontières.
Une autre affaire en arrière-plan
Outre cette condamnation, l’homme reste lié à l’affaire LSK, bien qu’il n’ait pour l’instant que le statut de témoin assisté. Cette enquête, ouverte en 2016, porte sur des soupçons de blanchiment et d’abus de biens sociaux impliquant la société d’investissement LSK, présidée brièvement par Dominique Strauss-Kahn. Marco Mouly aurait injecté entre cinq et quinze millions d’euros dans cette entreprise, issus de la fraude à la taxe carbone. Ce dernier nie toute implication et craint que cette affaire ne complique davantage son retour en France.
Une figure controversée
Connu pour son rôle dans la fraude à la taxe carbone, une escroquerie qui aurait coûté 1,6 milliard d’euros à l’État français, Marco Mouly reste une figure controversée. En 2017, il avait déjà été condamné à huit ans de prison et un million d’euros d’amende pour cette fraude massive. Malgré ses démêlés judiciaires, il continue de fasciner, entre anecdotes sur sa vie passée et sa visibilité sur les réseaux sociaux.