Le chasseur ayant tué l’ourse Caramelles en 2021 a été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Cette affaire relance la question de la cohabitation entre chasse et protection de l’ours brun.
Pourquoi la mort de l’ourse Caramelles a-t-elle conduit à une condamnation ?
Le tribunal correctionnel de Foix a rendu son verdict ce mardi dans une affaire emblématique de la tension entre chasse et biodiversité. En novembre 2021, une battue s’est déroulée illégalement dans la réserve naturelle du Mont Valier, en Ariège. À cette occasion, une ourse brune nommée Caramelles, femelle de 150 kilos accompagnée de ses deux oursons, a été abattue.
Le chasseur, âgé de 81 ans, a affirmé avoir tiré en légitime défense après une attaque présumée de l’animal. Si cette version a été globalement admise, la justice a surtout retenu la responsabilité collective liée à l’organisation de la battue dans une zone interdite à la chasse, sanctuaire pour cette espèce protégée.
Quelles sanctions pour les chasseurs impliqués dans cette battue illégale ?
Le principal mis en cause a écopé de quatre mois de prison avec sursis, assortis de plusieurs sanctions complémentaires :
- Deux ans d’interdiction de port d’arme.
- Deux ans de suspension du permis de chasse.
- 1 800 euros d’amende.
Les quinze autres participants à cette chasse (quatorze hommes et une femme) ont, quant à eux, été condamnés à des amendes allant jusqu’à plusieurs centaines d’euros. Leurs permis de chasse ont également été suspendus pour une durée variable selon leur implication.
Un lourd préjudice écologique reconnu par la justice
L’ensemble des seize prévenus devra également s’acquitter de plus de 60 000 euros d’indemnisation, à verser aux associations de protection de la nature, dont Pays de l’Ours – Adet et Ferus. La justice a reconnu l’importance écologique de Caramelles, femelle reproductrice d’une espèce encore menacée d’extinction dans le massif pyrénéen.
Quel impact sur la protection de l’ours brun dans les Pyrénées ?
La disparition de Caramelles s’inscrit dans un climat de tensions persistantes entre chasseurs, éleveurs et défenseurs de la faune. Bien que des programmes de réintroduction soient en place depuis les années 1990, la population d’ours bruns dans les Pyrénées reste fragile : environ 100 individus sont recensés actuellement, selon l’Office français de la biodiversité.
Les ONG espèrent que ce procès, en mettant en lumière les responsabilités humaines dans la disparition d’individus protégés, incitera les autorités à mieux encadrer la chasse et renforcer les zones de quiétude pour les ours.
Résumé des faits et conséquences
- Une battue illégale a conduit à la mort de l’ourse Caramelles en Ariège.
- Le chasseur auteur du tir a été condamné à une peine avec sursis, des interdictions de chasse et une amende.
- Les quinze autres chasseurs ont également été sanctionnés.
- Plus de 60 000 euros doivent être versés en réparation du préjudice écologique.
- L’affaire remet en lumière les enjeux de cohabitation entre l’homme et l’ours brun dans les Pyrénées.