Stéphane Larue
Actus

« Il faut accepter de perdre nos enfants » : Emmanuel Macron blinde le général Mandon

« Il faut accepter de perdre nos enfants » : Emmanuel Macron blinde le général Mandon

Depuis le sommet du G20 à Johannesburg ce samedi 22 novembre 2025, Emmanuel Macron a renouvelé sa confiance absolue au chef d’état-major des armées. Le Président dénonce une instrumentalisation politique des propos choc du général Fabien Mandon sur la nécessité de préparer la France à la guerre.

Une confiance présidentielle inébranlable

C’est une fin de non-recevoir adressée aux critiques.

Depuis l’Afrique du Sud, le chef de l’État a balayé d’un revers de main la polémique qui enflamme Paris depuis trois jours. Interrogé lors d’une conférence de presse, Emmanuel Macron a assuré que le général Fabien Mandon conservait « toute sa confiance », refusant de céder à la pression de l’opposition qui exigeait un recadrage immédiat.

Pour le Président, l’affaire est une tempête dans un verre d’eau.

« Je vois assez bien de quoi il peut s’agir, sortir une phrase et la sortir de son contexte pour faire peur », a-t-il tranché. Une manière de valider la ligne dure de son chef d’état-major tout en accusant ses adversaires politiques de jouer sur les peurs légitimes des familles françaises.

La phrase qui a mis le feu aux poudres

Le choc sémantique était pourtant violent.

Mardi dernier, devant le Congrès des maires de France, le général Mandon n’avait pas pris de gants pour décrire l’avenir stratégique du pays. Selon lui, la France doit se préparer à un conflit de haute intensité « dans trois ou quatre ans » et, surtout, « accepter de perdre nos enfants » pour défendre ses valeurs.

Cette formule, brute et sans filtre, a immédiatement saturé l’espace médiatique.

En évoquant le « sacrifice » et la perte, le plus haut gradé de l’armée française a brisé un tabou moderne : l’idée que la guerre puisse avoir un coût humain direct pour la population nationale, loin des opérations extérieures « invisibles » auxquelles l’opinion s’était habituée.

L’exécutif tente d’éteindre l’incendie

Face à la sidération, le gouvernement a dû monter au front en urgence.

Vendredi 21 novembre, c’est la porte-parole Maud Bregeon qui a été dépêchée sur TF1 pour désamorcer la psychose. Son message était calibré pour rassurer les parents : « Nos enfants n’iront pas combattre et mourir en Ukraine ».

La nuance est technique, mais capitale.

L’exécutif insiste sur le fait que la France dispose d’une armée professionnelle. Lorsque le général parle de « nos enfants », il désigne, selon le gouvernement, les soldats de métier engagés volontairement (souvent âgés de 18 à 27 ans) et non une conscription générale de la jeunesse civile.

Un horizon militaire assombri

Mais au-delà de la communication de crise, le fond du message reste sombre.

Si le général Mandon a choisi des mots aussi durs, c’est parce que l’analyse militaire anticipe une dégradation brutale du contexte sécuritaire d’ici 2030. L’objectif n’était pas d’annoncer une mobilisation générale pour demain, mais de préparer les esprits – et les élus locaux – à une résilience nationale accrue.

Le message est clair : l’époque de la paix insouciante est révolue.

En soutenant son chef d’état-major, Emmanuel Macron valide cette analyse pessimiste : la France doit accepter l’idée que la paix n’est plus un acquis éternel, et que sa défense pourrait bientôt exiger un prix du sang que la société avait oublié.

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