- Grève de 24 heures dès ce vendredi 7 mars à minuit.
- Les journalistes protestent contre la suppression prévue de 40 postes.
- Une motion de défiance adoptée massivement contre la direction du quotidien.
- Mobilisation majeure contre la réorganisation interne.
- Les journalistes défendent la double couverture locale et nationale du journal.
- La grève pourrait influencer fortement la stratégie numérique du groupe.
Face à un plan de réorganisation contesté, les journalistes du Parisien cessent le travail durant une journée entière pour préserver l’identité du journal.
En Bref | Détails |
---|---|
📅 Date de la grève | 7 mars 2025 dès minuit |
📌 Durée de la grève | 24 heures |
❌ Postes menacés | 40 dont 29 journalistes |
📢 Soutien syndical | SNJ, FO, SNJ-CGT |
🗳️ Motion de défiance | Adoptée à une large majorité |
Les journalistes du quotidien Le Parisien ont décidé de suspendre le travail pendant 24 heures à partir de minuit ce vendredi 7 mars, pour manifester leur opposition à un vaste plan de réorganisation interne. Soutenus par les syndicats SNJ, FO et SNJ-CGT, les salariés entendent dénoncer les suppressions d’emplois et l’impact sur la qualité éditoriale du journal.
Un plan d’économies vivement critiqué
La direction du groupe Les Echos-Le Parisien, dirigée par Pierre Louette, a récemment présenté un projet prévoyant la suppression de 40 postes, dont 29 directement au sein de la rédaction. Si la direction promet que ces départs seront volontaires, la nouvelle a provoqué une forte opposition en interne.
Les salariés dénoncent notamment une organisation par pôles éditoriaux qui pourrait altérer la couverture locale, pourtant centrale dans la stratégie du quotidien. La crainte principale réside dans la perte d’identité du Parisien-Aujourd’hui en France, reconnu pour sa double couverture nationale et locale.
Face à ces inquiétudes, une motion de défiance a été adoptée largement : 245 salariés ont voté contre la direction générale et celle de la rédaction, contre seulement 77 oppositions, traduisant un profond malaise interne.
Suppressions de postes : l’enjeu du volontariat
Le PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, Pierre Louette, a précisé que les départs seraient basés uniquement sur le volontariat. Cependant, cette promesse peine à convaincre les salariés, qui redoutent un plan déguisé avec des pressions indirectes pour inciter certains collaborateurs à partir.
Ces craintes sont renforcées par le contexte économique difficile et la nécessité pour le groupe de rationaliser ses coûts. Le quotidien, qui fait face à une transition numérique complexe, voit dans ce plan une nouvelle tentative risquée pour accélérer son virage digital.
L’adoption d’une motion de défiance historique
En parallèle de la grève, les salariés ont adopté une motion de défiance visant directement la direction générale et la rédaction du journal. Avec 245 votes favorables contre seulement 77 opposés, cette motion souligne l’ampleur du malaise interne.
Les journalistes dénoncent une gestion jugée trop comptable et éloignée des réalités du terrain, pointant notamment le manque de concertation dans les choix stratégiques. Cette défiance traduit clairement une rupture entre les équipes rédactionnelles et leur direction, aggravée par un climat social déjà tendu depuis plusieurs mois.
La qualité éditoriale menacée ?
L’un des enjeux majeurs de cette mobilisation est la défense de la qualité éditoriale du journal. Les journalistes craignent que les réductions d’effectifs entraînent une baisse de l’exigence journalistique, notamment en raison de la surcharge de travail qui pèserait sur les équipes restantes.
La couverture locale, marque de fabrique du journal, risque d’être fortement impactée par cette réorganisation. Selon les représentants syndicaux, il est essentiel que le Parisien conserve sa capacité à informer ses lecteurs sur les problématiques locales tout en maintenant un haut niveau d’information générale nationale.
La difficile mutation numérique du Parisien
Ce conflit s’inscrit dans un contexte délicat pour la presse quotidienne, particulièrement en raison de la transition numérique en cours. Le Parisien cherche en effet à renforcer sa présence en ligne, un défi qui implique des investissements importants et souvent des choix douloureux pour les rédactions traditionnelles.
Selon les données récentes de l’ACPM, le Parisien totalisait environ 100 000 abonnés numériques en janvier dernier, loin des 200 000 espérés d’ici 2025. Cette situation pousse le groupe à envisager des économies drastiques pour assurer son équilibre financier à long terme.
Une journée de mobilisation décisive
La grève de ce vendredi 7 mars pourrait ainsi marquer un tournant décisif dans la stratégie du groupe Les Echos-Le Parisien. Les journalistes espèrent infléchir les choix de la direction en faisant entendre leur voix sur les conséquences potentielles de cette restructuration.
Pour les lecteurs, cette grève signifie que le contenu du quotidien sera fortement impacté ce vendredi, tant dans sa version papier que numérique. Les journalistes ont d’ailleurs précisé que leur production serait totalement interrompée durant les 24 heures de mobilisation.
Perspectives après la grève
À l’issue de cette mobilisation, la direction sera contrainte de reprendre les négociations avec les syndicats. Plusieurs scénarios sont envisageables : ajustement du plan initial, garantie formelle sur les départs volontaires, voire même le retrait pur et simple de certaines mesures les plus contestées.
Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir éditorial et économique du Parisien, mais aussi pour le climat social au sein du journal. Le groupe devra impérativement trouver un compromis entre nécessité économique et maintien de la qualité éditoriale.
À retenir

Journaliste et fondateur du site Stéphane Larue News.
Passionné par les médias, le divertissement et l’actualité numérique, il suit au quotidien les sujets culturels et sociétaux.
En savoir plus