À moins de dix jours de la finale de l’Eurovision 2025, soixante-douze anciens participants, parmi lesquels trois Français, demandent l’exclusion d’Israël et de la chaîne publique KAN, dénonçant une « normalisation des crimes » à Gaza et un « deux poids, deux mesures » de l’organisation.
Pourquoi 72 anciens candidats réclament-ils l’exclusion d’Israël de l’Eurovision 2025 ?
Une lettre ouverte signée par 72 ex-candidats de l’Eurovision, publiée dans The Independent, interpelle l’Union européenne de radiodiffusion (UER) à quelques jours de la finale prévue à Bâle, du 13 au 17 mai 2025. Parmi les signataires figurent les Français La Zarra (2023), Jessy Matador (2010) et Marie Line (1998), ainsi que des lauréats irlandais et portugais. Ils exigent l’exclusion d’Israël et de son diffuseur KAN, accusant la chaîne d’être « complice du génocide des Palestiniens à Gaza » et d’« apartheid » envers le peuple palestinien. Selon les signataires, maintenir la participation israélienne reviendrait à « blanchir des crimes contre l’humanité ».
Quels arguments avancent les signataires contre la participation israélienne ?
Les auteurs de la lettre dénoncent un « deux poids, deux mesures » de l’UER, rappelant que la Russie avait été exclue en 2022 après l’invasion de l’Ukraine. Ils estiment que la présence d’Israël, malgré les opérations militaires à Gaza ayant causé des dizaines de milliers de victimes selon diverses sources, va à l’encontre des principes d’unité et de paix du concours. Ils souhaitent éviter la répétition des « tumultes » de l’édition 2024, qualifiée de « plus politisée et chaotique de l’histoire ».
- Accusation de complicité de KAN dans les actions israéliennes à Gaza.
- Refus que la musique serve à « disculper des crimes contre l’humanité ».
- Appel à la cohérence après l’exclusion de la Russie.
- Souhait d’éviter une nouvelle édition sous tension.
Quelle est la réponse de l’UER et quelle est la position d’Israël ?
L’UER, par la voix du directeur du concours, affirme comprendre les inquiétudes liées au conflit au Moyen-Orient mais rappelle que l’organisation vise à « sécuriser l’avenir du service public » et à promouvoir « la diversité et l’inclusivité à travers la musique ». L’UER souligne également son soutien à KAN, menacée de privatisation en Israël, et précise rester alignée avec d’autres instances internationales qui maintiennent la participation israélienne. Les autorités israéliennes réfutent fermement les accusations de génocide, déjà portées par des ONG comme Amnesty International.
Qui représente Israël à l’Eurovision 2025 et quel message souhaite-t-elle porter ?
Israël est représenté cette année par Yuval Raphael, survivante des attaques du 7 octobre, avec la chanson « New Day Will Rise ». L’artiste souhaite transmettre un message d’espoir et de solidarité, revendiquant la musique comme instrument de guérison. En 2024, la participation israélienne avait déjà suscité de vives tensions, avec des manifestations et des mesures de sécurité renforcées autour de la délégation.
Eurovision 2025 : une édition sous tension politique et médiatique
La polémique autour de la participation d’Israël s’inscrit dans un contexte de débats récurrents sur la dimension politique du concours. Plusieurs diffuseurs européens, notamment en Espagne, Slovénie, Islande et Finlande, ont également exprimé des réserves. L’UER maintient cependant sa décision, arguant du respect des règles et de la mission universelle du concours.
Édition | Ville | Représentant d’Israël | Polémique principale |
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2025 | Bâle | Yuval Raphael | Lettre ouverte de 72 ex-candidats, débat sur l’exclusion |
2024 | Malmö | Eden Golan | Manifestations, sécurité renforcée, édition jugée « chaotique » |
Selon plusieurs médias français et internationaux, cette mobilisation sans précédent d’anciens candidats illustre la politisation croissante de l’Eurovision, malgré la volonté affichée de neutralité de ses organisateurs.