En pleine campagne de vendanges lancée mi-août dans le secteur de Colmar, la CGT du Bas-Rhin réclame une hausse substantielle des salaires horaires. Une demande fermement rejetée par les vignerons indépendants alsaciens.
La CGT propose de porter le salaire horaire brut à 17,25 euros pour les coupeurs et 19,15 euros pour les porteurs. Ces montants représentent une augmentation de 45% par rapport aux rémunérations actuelles de 11,88 euros pour les coupeurs et 12,14 euros pour les porteurs.
« C’est un travail difficile, ça se passe dans les intempéries, dans la chaleur, il y a de la pénibilité. Il y a aussi les porteurs qui amènent des charges relativement lourdes », argumente André Hermélé, secrétaire adjoint de la CGT dans le Bas-Rhin, mercredi sur France Bleu Alsace.
Arguments économiques opposés
Le syndicat justifie cette revendication par la pénibilité du métier et les difficultés de recrutement observées dans certaines zones d’Alsace. Selon la CGT, une revalorisation permettrait de pallier le manque de bras et d’améliorer le pouvoir d’achat face à la hausse du coût de la vie.
Francis Backert, président du SYNVIRA (Syndicat des Vignerons Indépendants en Alsace), rejette catégoriquement cette proposition. « Une vendange manuelle nous coûte 1.700 euros à l’hectare, alors qu’en vendange mécanique, on est à 750 euros », explique-t-il jeudi dans la presse régionale.
L’application des tarifs syndicaux ferait grimper les coûts à 2.000-2.300 euros par hectare. « Si on augmente les salaires des vendangeurs, on va passer à 2.000-2.300 euros à l’hectare, ça va faire un gros coût », souligne le responsable installé dans le Bas-Rhin.
Cadre réglementaire contraignant
Depuis avril 2021, la convention collective nationale agricole ne prévoit plus de taux horaire spécifique aux coupeurs et porteurs. La rémunération dépend désormais du palier de classification déterminé par chaque exploitation.
Le SMIC horaire, fixé à 11,88 euros brut depuis janvier 2025, reste le plancher légal. Les responsables viticoles rappellent que les prix demeurent encadrés par la convention collective, limitant leurs marges de manœuvre.
La CGT réclame depuis plusieurs années l’ouverture de négociations, envoyant des courriers aux responsables viticoles qui renvoient vers le cadre national. Ces tensions illustrent les défis du secteur viticole alsacien, qui emploie annuellement 20.000 personnes lors des vendanges.