L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a décidé de ne pas renouveler l’autorisation de diffusion de C8 sur la télévision numérique terrestre (TNT). Cette décision, révélée par Les Échos, s’explique par plusieurs facteurs liés à la ligne éditoriale de la chaîne, le non-respect de certaines obligations et un manque de singularité dans sa programmation.
Des sanctions répétées et un manque de contrôle de l’antenne
L’un des points majeurs soulevés par l’Arcom concerne les nombreuses sanctions infligées à C8, notamment en raison des polémiques liées aux émissions de Cyril Hanouna. Le programme phare de la chaîne, Touche pas à mon poste ! (TPMP), a régulièrement été sanctionné pour des manquements aux règles de l’audiovisuel. L’Arcom a ainsi infligé sept sanctions à la chaîne rien que pour la saison 2023/2024, avec un total de 7,6 millions d’euros d’amendes sur les huit dernières années.
Face à ces critiques, la direction de Canal+, maison-mère de C8, avait envisagé une solution radicale : la suppression du direct pour TPMP, avec un délai de diffusion de 15 à 45 minutes. L’objectif était d’éviter les polémiques en permettant un contrôle éditorial avant la diffusion. Cependant, cette proposition tardive et sans engagement précis n’a pas convaincu l’Arcom, qui estime ne pas avoir pu en mesurer les effets réels.
Une grille de programmes jugée peu différenciante
Au-delà de TPMP, l’Arcom pointe également le manque de diversité dans la programmation de C8. Le rapport, relayé par Les Échos, indique que la chaîne n’a pas su se démarquer des autres candidats sélectionnés, à savoir T18 et Ouest-France TV. L’instance note une offre principalement axée sur les magazines et les émissions de divertissement, mais qui ne propose rien d’original par rapport à ses concurrents.
Un autre élément mis en avant est la place trop importante des lectures nocturnes dans la grille de C8, qui représenteraient plus d’un quart des programmes de magazines. Un choix qui ne semble pas correspondre aux attentes de l’Arcom en matière de diversité de contenus.
Des rediffusions de séries trop nombreuses
L’un des autres reproches adressés à C8 concerne son offre de fiction, jugée peu innovante. Avec 1.700 heures de diffusion par an, la chaîne s’appuie majoritairement sur des rediffusions de séries déjà proposées par d’autres chaînes, comme Mongeville ou Commissaire Magellan, initialement diffusées sur France 3. L’Arcom estime que cette stratégie ne permet pas à C8 de se différencier suffisamment des autres chaînes de la TNT.
Une offre jugée insuffisamment engageante
L’Arcom souligne que C8 n’a pas pris d’engagements clairs pour renforcer sa grille avec des programmes inédits. Si la direction de la chaîne a évoqué l’idée de mieux cibler ses contenus, aucun engagement précis n’a été formulé. L’absence de garanties a donc joué en défaveur de C8, tandis que d’autres projets, comme ceux de T18 et Ouest-France TV, ont été jugés plus solides et porteurs d’une plus grande diversité de contenus.
Une décision définitive : C8 cessera d’émettre le 28 février 2025
Suite à cette décision, C8, ainsi que NRJ 12, devront cesser d’émettre sur la TNT le vendredi 28 février 2025 à minuit. Canal+ pourra toujours diffuser la chaîne via ses offres numériques, mais elle ne sera plus accessible gratuitement sur la TNT.
Cette exclusion marque un tournant pour C8, qui perd ainsi son accès à la TNT après plusieurs années de tensions avec l’Arcom et de controverses autour de ses contenus.
