Le cinéaste américain Robert Benton, figure majeure du cinéma hollywoodien et lauréat de trois Oscars, est décédé à l’âge de 92 ans. Il laisse derrière lui une œuvre marquante, dont les chefs-d’œuvre « Kramer contre Kramer » et le scénario emblématique de « Bonnie and Clyde ».
Un parcours marqué par l’excellence et la reconnaissance
Robert Benton s’est imposé comme l’un des réalisateurs et scénaristes les plus respectés de sa génération. Né au Texas, il débute sa carrière dans le journalisme et l’illustration avant de rejoindre le magazine Esquire comme directeur artistique. C’est à Hollywood qu’il connaît la consécration, d’abord en co-écrivant le scénario de « Bonnie and Clyde » en 1967. Ce film, devenu emblématique du Nouvel Hollywood, a valu à Benton une première reconnaissance internationale et une nomination à l’Oscar du meilleur scénario original.
« Kramer contre Kramer » : un chef-d’œuvre aux multiples Oscars
Le sommet de sa carrière intervient en 1979 avec « Kramer contre Kramer ». Ce drame familial, qui aborde avec une rare justesse les thèmes du divorce et de la parentalité, rencontre un immense succès critique et public. Le film remporte cinq Oscars, dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur pour Robert Benton, et du meilleur scénario adapté également pour Benton. Les interprétations de Dustin Hoffman et Meryl Streep sont aussi récompensées. Cette œuvre s’impose comme une référence du cinéma américain, saluée pour sa sensibilité et sa modernité dans le traitement des questions de société.
Un scénariste prolifique et un réalisateur exigeant
Outre « Bonnie and Clyde » et « Kramer contre Kramer », Robert Benton a également participé à l’écriture de « Superman » (1978). Il a réalisé des films marquants comme « Les Saisons du cœur » (Places in the Heart, 1984), qui lui vaudra son troisième Oscar, celui du meilleur scénario original. Au cours de sa carrière, il a dirigé de nombreux acteurs de renom, tels que Paul Newman, Morgan Freeman, Nicole Kidman, Anthony Hopkins, Susan Sarandon, Gene Hackman, Sally Field, Jeff Bridges et Kim Basinger. Sa filmographie, bien que comptant une quinzaine de longs-métrages, est unanimement saluée pour sa qualité et sa profondeur.
Un héritage durable dans l’histoire du cinéma
Grand admirateur du cinéma français de la Nouvelle Vague, Robert Benton a été reconnu par la critique américaine comme un héritier de François Truffaut. Son style, mêlant humanisme, finesse psychologique et un sens aigu du récit, a profondément influencé le cinéma contemporain. Sa disparition marque la fin d’une époque pour le cinéma américain, mais son œuvre continue d’inspirer cinéastes et spectateurs à travers le monde.
Biographie de Robert Benton
Des racines texanes à l’éveil artistique
Robert Douglas Benton est né le 29 septembre 1932 à Waxahachie, au Texas. C’est dans cet État du Sud qu’il passe sa jeunesse, un environnement qui imprégnera certaines de ses œuvres futures. Il étudie à l’Université du Texas puis brièvement à l’Université Columbia. Ses premiers pas professionnels se font dans le monde du journalisme et de l’illustration, où il développe son sens narratif et visuel.
Débuts professionnels et collaboration clé
Au début des années 1960, Benton devient directeur artistique du magazine Esquire. C’est là qu’il rencontre David Newman, avec qui il formera un duo d’écriture prolifique. Partageant une passion pour la Nouvelle Vague française, ils aspirent à insuffler une nouvelle énergie au cinéma hollywoodien.
L’ascension à Hollywood et la reconnaissance internationale
La carrière de Benton prend un essor fulgurant avec le succès de « Bonnie and Clyde » (1967), co-écrit avec Newman. Ce film lance le mouvement du Nouvel Hollywood. Il réalise ensuite plusieurs films avant le triomphe de « Kramer contre Kramer » (1979), qui lui vaut les Oscars du Meilleur Réalisateur et du Meilleur Scénario Adapté. En 1984, il remporte l’Oscar du Meilleur Scénario Original pour « Les Saisons du cœur ». Sa filmographie inclut également des collaborations avec des acteurs de premier plan et des contributions scénaristiques à des films comme « Superman » (1978).