La cour d’appel de Versailles examine ce jeudi 2 octobre 2025 le recours déposé par le policier mis en cause dans la mort de Nahel Merzouk, dont la défense conteste le renvoi devant une cour d’assises pour meurtre, plus de deux ans après le drame qui avait embrasé la France.
✨ L’essentiel à retenir
- L’audience en appel du policier accusé du meurtre de Nahel se tient ce jeudi 2 octobre à Versailles.
- La défense conteste la qualification de « meurtre » et demande l’annulation du procès aux assises, plaidant la légitime défense.
- L’avocat du policier a demandé le report de l’audience, dénonçant une procédure où « les dés sont pipés ».
Une qualification de « meurtre » au cœur de l’appel
Plus de deux ans après les faits, le dossier reste hautement sensible. Le 27 juin 2023, Nahel Merzouk, 17 ans, était tué par le tir du policier Florian M. lors d’un contrôle routier à Nanterre. Le 3 juin dernier, des juges d’instruction avaient ordonné le renvoi du fonctionnaire devant la cour d’assises pour meurtre, estimant que l’usage de son arme n’était ni proportionné ni absolument nécessaire.
C’est cette décision que la défense du policier conteste ce jeudi devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles. L’avocat du mis en cause, Me Laurent-Franck Liénard, soutient que le tir était au contraire « légitime » et « conforme au cadre légal ».
Un bras de fer autour de la date de l’audience
La tenue même de l’audience est au centre d’une vive tension. Me Liénard a en effet demandé son renvoi (report), affirmant être indisponible à cette date, une indisponibilité qu’il dit avoir signalée de longue date au parquet.
« C’est-à-dire que les dés sont pipés depuis le départ, que la justice a décidé toute seule de poursuivre mon client », a vivement réagi l’avocat auprès de l’AFP, jugeant la situation « insupportable ». Cette demande de renvoi sera examinée en début de séance et le parquet général devra alors donner sa position.
Un dossier toujours à vif
La mort de Nahel, filmée et largement diffusée sur les réseaux sociaux, avait été le point de départ de plusieurs nuits d’émeutes d’une intensité inédite dans de nombreuses villes en France. Le drame est devenu un symbole des violences policières pour une partie de la population.
À Nanterre, la famille et les proches de l’adolescent continuent de réclamer « justice pour Nahel ». La décision de la cour d’appel de Versailles, attendue dans les prochaines semaines, sera donc une étape cruciale dans ce long processus judiciaire.
