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Médicaments : le maintien des notices papier exigé par plusieurs associations

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Médicaments : le maintien des notices papier exigé par plusieurs associations
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Des associations de consommateurs s’opposent à la dématérialisation des notices de médicaments, défendant un accès universel et inclusif à l’information médicale.

Alors que la Commission européenne envisage de remplacer les notices papier par des versions électroniques via QR code, plusieurs associations françaises montent au créneau. Leur alerte vise à préserver l’accès aux informations médicales pour les personnes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées ou en précarité numérique.

Depuis plusieurs mois, la réforme du « paquet pharmaceutique » occupe une place centrale dans les discussions européennes. L’une des mesures les plus controversées : la suppression progressive des notices en version imprimée au profit d’un format numérique. Une évolution qui inquiète fortement les associations de défense des consommateurs.

Des enjeux d’accessibilité dénoncés

Trois grandes associations – UFC-Que Choisir, Familles rurales et CLCV – ont interpellé les ministères de la Santé et des Affaires étrangères à travers une lettre ouverte. Leur objectif est clair : empêcher que la notice papier ne devienne une simple option ou soit supprimée.

Selon elles, ce support reste essentiel pour des millions d’usagers qui n’ont pas ou peu accès au numérique. Parmi eux, on retrouve majoritairement des personnes âgées, des foyers en situation de précarité technologique, ou encore des habitants de zones rurales mal desservies par internet.

Dans ce contexte, elles rejettent toute logique de remplacement ou de transition progressive, demandant le maintien systématique des notices papier dans chaque boîte de médicament, sans exception.

Une opposition à une réforme européenne en cours

Le projet européen de notices numériques s’inscrit dans la révision globale de la législation pharmaceutique. Il vise à moderniser l’accès à l’information en exploitant les outils numériques. Dans cette optique, un QR code apposé sur l’emballage permettrait d’accéder à la notice sur smartphone ou tablette.

En France, une expérimentation est prévue dès l’automne prochain sur une centaine de médicaments. L’objectif affiché est d’évaluer l’efficacité et l’acceptabilité du format électronique avant une éventuelle généralisation à l’échelle européenne.

Mais pour les associations, ce test ne saurait justifier la suppression du support papier. Elles rappellent que l’information médicale doit rester universellement accessible, quel que soit le profil du patient.

Les arguments avancés par l’industrie pharmaceutique

De leur côté, les représentants du secteur pharmaceutique saluent cette réforme, qu’ils jugent innovante et bénéfique sur plusieurs plans. Les fédérations européennes telles que Efpia, Medicines for Europe et AESGP soutiennent cette transition numérique.

Parmi les avantages mis en avant : la mise à jour constante des informations médicales, la possibilité d’ajuster la taille des caractères pour améliorer la lisibilité, et la réduction de l’empreinte écologique.

Les industriels estiment aussi qu’un emballage multilingue sans notice imprimée permettrait une gestion plus souple des stocks et une meilleure distribution entre les pays de l’Union européenne.

Une bataille entre inclusion et innovation

Ce débat soulève une question cruciale : comment concilier l’innovation technologique avec l’inclusion sociale ? Si les outils numériques offrent des opportunités nouvelles, ils risquent aussi de créer une fracture entre les usagers connectés et ceux qui ne le sont pas.

Pour les associations, la notice papier constitue une garantie d’égalité. En supprimant ce support, même de manière progressive, les autorités risquent d’exclure une partie de la population des informations médicales essentielles.

Le Conseil de l’Union européenne devra trancher cette question dans les mois à venir. En attendant, les associations espèrent que la France défendra fermement le maintien de ce support papier qu’elles considèrent comme indispensable.

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Ecrit par
Stéphane Larue

Stéphane Larue est journaliste et éditeur indépendant spécialisé dans l actualité des médias, du divertissement et de la culture numérique. Fondateur du site stephanelarue.com, il assure une veille quotidienne sur les sujets d information générale, en s appuyant sur les sources officielles et les communiqués de presse. Il publie également des analyses, des interviews et des sélections éditoriales à destination d un large public.

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QuestionRéponse
Pourquoi certaines associations refusent-elles la notice numérique ?Parce qu’elle risque d’exclure les personnes âgées ou sans accès au numérique, selon elles.
La suppression de la notice papier est-elle déjà en vigueur ?Non, un projet est en cours au niveau européen, avec une expérimentation prévue en France.
Quels sont les avantages de la notice électronique ?Elle est toujours à jour, ajustable en taille, et permettrait de réduire les déchets.