Stéphane Larue
Actus

Macron : le service national « purement militaire » revient en 2026

Macron : le service national « purement militaire » revient en 2026

Depuis Varces (Isère), Emmanuel Macron a officialisé ce jeudi 27 novembre 2025 la création d’un nouveau service national « purement militaire » et volontaire. D’une durée de 10 mois, ce dispositif rémunéré débutera dès l’été 2026 pour 3 000 jeunes majeurs sélectionnés.

C’est un virage stratégique majeur pour l’Élysée.

Enterrant à demi-mot le Service National Universel (SNU), le chef de l’État a choisi le terrain d’opération de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne pour dévoiler sa nouvelle doctrine. Fini le brassage civique des mineurs : place à une immersion combattante pour les jeunes adultes. L’objectif est clair : préparer une « génération de résistance » face aux menaces contemporaines.

Ce n’est pas le retour de la conscription, mais celui de l’uniforme.

Un contrat strict : 10 mois, 800 euros et un statut

Les contours du dispositif sont précis.

Dès l’été 2026, les volontaires âgés de 18 à 19 ans pourront s’engager pour une durée ferme de 10 mois. Considérée comme une année de césure, cette période ne sera pas du bénévolat : chaque jeune percevra une solde d’environ 800 euros par mois, tout en étant logé, nourri et équipé aux frais des armées.

C’est une professionnalisation temporaire.

Concrètement, l’aventure débutera par un mois de « classes » intensives : apprentissage de la marche au pas, maniement des armes et vie en collectivité. Les neuf mois suivants se dérouleront en régiment, où les appelés participeront aux missions quotidiennes des soldats professionnels, incluant l’opération Sentinelle sur le territoire national.

Aucun envoi en zone de guerre étrangère n’est prévu.

SNU vs Service Militaire : le changement de paradigme

La rupture avec l’ancien modèle est totale.

Alors que le Service National Universel (SNU) s’adressait aux 15-17 ans avec des modules pédagogiques sur la citoyenneté, ce nouveau format vise l’efficacité opérationnelle. Le SNU, jugé coûteux et difficile à généraliser, est désormais « mis en extinction » au profit de ce modèle sélectif. Ici, on ne cherche pas à occuper toute une classe d’âge, mais à recruter les éléments les plus motivés.

La sélection sera rude.

L’armée ne prendra pas tout le monde. Contrairement à l’universalité du SNU, ce service militaire fonctionnera sur candidature. Les recruteurs cibleront les profils répondant aux besoins spécifiques des forces, notamment dans des secteurs critiques comme la cyberdéfense ou la mécanique, offrant ainsi un vivier de talents immédiat pour l’institution.

Une montée en puissance progressive jusqu’en 2035

Les chiffres annoncés trahissent une ambition de long terme.

Si la première promotion de l’été 2026 ne comptera que 3 000 volontaires, la machine va rapidement accélérer. L’Élysée vise 10 000 recrues en 2030, pour atteindre une vitesse de croisière de 50 000 jeunes par an à l’horizon 2035.

L’impact budgétaire et logistique sera colossal.

Il faudra construire des infrastructures, libérer des encadrants et adapter les casernes. Pour Emmanuel Macron, c’est le prix à payer pour « renforcer le pacte armée-nation » sans paralyser les finances publiques avec un service obligatoire universel, dont le coût et l’utilité militaire étaient contestés par l’État-major lui-même.

Les candidatures devraient ouvrir dès janvier prochain.

Mais aussi