Stéphane Larue
Actus

Le shutdown, la paralysie budgétaire aux États-Unis menace la sécurité aérienne

Le shutdown, la paralysie budgétaire aux États-Unis menace la sécurité aérienne

L’association des contrôleurs aériens américains, la NATCA, alerte le Congrès sur les risques majeurs pour la sûreté du ciel américain engendrés par le « shutdown », qui a mis au chômage technique plus de 2300 de ses membres et contraint les contrôleurs aériens essentiels à travailler sans rémunération.


L’ESSENTIEL EN BREF

  • Le syndicat NATCA dénonce l’impact du « shutdown » sur la sécurité aérienne en raison du gel des fonctions de support logistique et technique.
  • Plus de 11 300 employés de la Federal Aviation Administration (FAA), dont de nombreux ingénieurs, sont mis au chômage technique par la paralysie budgétaire.
  • Près de 13 300 contrôleurs aériens sont forcés d’assurer leur service essentiel à la sécurité, mais ne reçoivent aucun salaire pendant la crise.

Le « shutdown » met en péril le système national aérien

L’Association nationale des contrôleurs aériens (NATCA) a lancé un appel pressant au Congrès pour qu’un accord budgétaire soit trouvé rapidement. Le syndicat avertit que la paralysie budgétaire fédérale, le « shutdown », réduit la sécurité et l’efficacité du Système national aérien (NAS), l’infrastructure qui gère le trafic aérien aux États-Unis.

Cette crise se produit alors que le système est déjà confronté à un manque chronique de personnel et à un équipement de contrôle vieillissant. Selon la NATCA, le gel budgétaire prive les contrôleurs aériens d’un soutien logistique et technique essentiel, rendant leur mission plus complexe et risquée.

Des milliers d’employés de la FAA sans rémunération

La Federal Aviation Administration (FAA), l’agence fédérale de l’aviation, est directement et fortement touchée par ce blocage financier. D’après son plan de crise, plus de 11 300 de ses 44 800 salariés sont mis au chômage technique.

À l’inverse, environ 13 300 contrôleurs aériens sont considérés comme des employés « essentiels » à la sécurité et doivent donc continuer à travailler. Cependant, en l’absence de budget voté, ils exercent leurs fonctions sans aucune rémunération immédiate, une situation qui suscite de vives inquiétudes. Le ministère des Transports a pourtant tenté de recruter de nouveaux agents et de moderniser l’infrastructure ces derniers mois, mais le « shutdown » compromet ces efforts cruciaux.

Les compagnies aériennes rejoignent le mouvement d’alerte

L’inquiétude est largement partagée par l’industrie. L’organisation Airlines for America (A4A), qui représente dix transporteurs majeurs, a également exhorté le Congrès à agir rapidement et de bonne foi pour sortir de l’impasse.

L’A4A souligne que cette crise intervient à un moment critique, le trafic aérien enregistrant des niveaux records. Chaque jour, plus de 45 000 vols transportent environ 2,9 millions de passagers et 59 000 tonnes de marchandises dans le ciel américain. Les compagnies aériennes craignent que l’affaiblissement du système n’entraîne des perturbations et des retards dans leurs opérations.

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