La ministre de la Culture, Rachida Dati, sera jugée du 16 au 28 septembre 2026 pour corruption et trafic d’influence dans le volet français de l’affaire Renault-Nissan, une date qui place l’échéance judiciaire bien après les prochaines élections municipales.
✨ L’essentiel à retenir
- Le procès de Rachida Dati se tiendra devant le tribunal correctionnel du 16 au 28 septembre 2026.
- Elle est soupçonnée d’avoir perçu 900 000 euros pour des prestations de conseil jugées fictives auprès d’une filiale de Renault-Nissan.
- L’ancien PDG de l’alliance, Carlos Ghosn, sera également jugé dans ce dossier, bien qu’il soit réfugié au Liban.
Un procès programmé après les municipales
L’agenda judiciaire de Rachida Dati est désormais connu. La ministre de la Culture sera jugée à l’automne 2026 pour des faits présumés de corruption et de trafic d’influence passifs. Cette date, fixée par la justice, a une portée politique notable, car elle interviendra après les élections municipales de 2025, un scrutin important pour l’ancienne maire du 7e arrondissement de Paris.
Des honoraires de conseil au cœur des soupçons
L’enquête se concentre sur une convention d’honoraires signée en 2009. Entre 2010 et 2012, alors qu’elle était avocate et députée européenne, Rachida Dati a perçu 900 000 euros de la part de RNBV, une filiale néerlandaise de l’alliance Renault-Nissan.
Les juges d’instruction soupçonnent que ces sommes n’ont pas rémunéré un travail réel de conseil, mais plutôt une activité de lobbying. Selon eux, cette activité « paraît incompatible tant avec son mandat [d’eurodéputée] qu’avec la profession d’avocat ». Les charges retenues sont multiples : recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, ainsi que corruption et trafic d’influence passifs par une personne élue.
La défense de la ministre face aux accusations
Depuis l’annonce de son renvoi devant le tribunal fin juillet, Rachida Dati a constamment nié les faits qui lui sont reprochés. Elle assure avoir réellement exercé son métier d’avocate pour le groupe automobile et conteste toute forme de lobbying illégal.
« Président du plus grand groupe industriel automobile au monde, président des constructeurs européens, vous pensez que Carlos Ghosn avait besoin de moi ? », avait-elle interrogé pour se défendre.
Carlos Ghosn, l’autre protagoniste de l’affaire
L’ancien magnat de l’automobile, Carlos Ghosn, est également renvoyé devant le tribunal dans ce dossier. Il est visé par des accusations d’abus de pouvoir, d’abus de confiance et de corruption active.
Cependant, sa présence au procès est hautement improbable. Réfugié au Liban depuis sa fuite spectaculaire du Japon fin 2019, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis avril 2023.