Face à l’invasion de contenus trompeurs générés par IA, Google confirme officiellement le développement d’un correctif majeur pour nettoyer son flux Discover et protéger les éditeurs légitimes.
Un article totalement inventé a récemment été propulsé vers près de 3 millions d’utilisateurs au Royaume-Uni via Google Discover.
Ce cas extrême n’est plus une exception, mais le symptôme d’une faille algorithmique critique exploitée industriellement.
Des réseaux de spammeurs manipulent désormais le système de recommandation avec une efficacité redoutable.
Leur méthode consiste à racheter des noms de domaine expirés, comme d’anciens sites d’écoles ou d’associations, pour récupérer leur « autorité » historique aux yeux de Google.
Une fois le domaine acquis, des articles sont générés massivement par intelligence artificielle pour coller aux tendances du moment.
Une menace directe pour la presse
L’impact de ce détournement dépasse la simple nuisance numérique.
Selon les données de Chartbeat, plus de 66 % du trafic Google vers les grandes rédactions mondiales provient désormais de Discover.
Le groupe média britannique Reach a d’ailleurs identifié ce flux comme son « premier apporteur de trafic » fin 2024.
Lorsque des fake news saturent cet espace, elles siphonnent directement les revenus publicitaires des médias professionnels.
Le système actuel, qui ne vérifie pas la véracité des faits (fact-checking), favorise involontairement le contenu sensationnaliste au détriment de l’information vérifiée.
La riposte technique en préparation
Sous la pression des critiques, la firme de Mountain View a fini par reconnaître l’ampleur du problème.
Un correctif spécifique est actuellement en cours de développement pour contrer ces techniques de manipulation.
Google prévoit de renforcer ses filtres anti-spam pour mieux identifier les domaines « zombies » fraîchement réactivés.
L’algorithme devrait également durcir l’analyse des signaux de crédibilité avant de propulser un article viral.
Si aucune date de déploiement n’a été fournie, l’objectif est clair : empêcher les sites artificiels de déclencher l’étincelle de viralité.
En attendant cette mise à jour, la vigilance de l’utilisateur et le signalement manuel restent les seuls remparts contre la désinformation.
