L’administration américaine intensifie sa politique migratoire avec la révocation de milliers de titres de séjour d’étudiants étrangers, provoquant l’inquiétude dans les universités du pays.
L’administration Trump a franchi un nouveau cap dans sa politique migratoire restrictive. Plusieurs milliers d’étudiants étrangers ont vu leurs autorisations de séjour annulées depuis le début de l’année 2025.
Plus de 600 dossiers traités
Les services d’immigration américains ont traité au minimum 600 dossiers d’étudiants dans plus de 90 établissements d’enseignement supérieur. Ces révocations touchent principalement les ressortissants d’Inde et de Chine, qui constituent la majorité des étudiants internationaux aux États-Unis.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a confirmé avoir personnellement supervisé l’annulation de 300 autorisations de séjour. « Nous procédons quotidiennement à ces vérifications », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Manifestations pro-palestiniennes dans le viseur
Les autorités justifient ces mesures par des violations présumées de la loi ou par la participation à des mouvements de contestation. Les étudiants ayant pris part aux manifestations pro-palestiniennes sur les campus figurent parmi les principales cibles.
Rumeysa Ozturk, étudiante turque à l’université Tufts, a été arrêtée après avoir co-signé une tribune critique envers l’offensive israélienne à Gaza. Le ministère de la Sécurité intérieure l’accuse de « soutenir le Hamas » sans fournir de preuves tangibles.
Suspension temporaire des nouveaux dossiers
Washington a également ordonné la suspension du traitement des nouvelles demandes de visas étudiants. Cette mesure vise à permettre un examen approfondi des réseaux sociaux des candidats avant toute délivrance d’autorisation.
« L’objectif est de s’assurer que les personnes présentes comprennent nos lois et n’ont pas d’intentions criminelles », explique Tammy Bruce, porte-parole du département d’État.
Offensive contre les universités prestigieuses
L’administration républicaine s’en prend particulièrement aux établissements d’élite. Harvard fait l’objet d’attaques répétées, l’exécutif cherchant à lui interdire d’accueillir de nouveaux étudiants internationaux.
Ces derniers représentent 27 % des effectifs de l’université du Massachusetts. Un juge fédéral a temporairement suspendu cette interdiction, mais l’incertitude demeure pour les 6 800 étudiants étrangers actuellement inscrits.
Les universités rivales comme Hong Kong et le Japon proposent déjà d’accueillir les étudiants contraints de quitter le territoire américain.