Stéphane Larue
Actus

Enquête ouverte après une photo de policiers cagoulés posant avec une banderole féministe tenue à l’envers

Enquête ouverte après une photo de policiers cagoulés posant avec une banderole féministe tenue à l’envers

La préfecture de police de Paris a ouvert une enquête administrative ce samedi. Cette décision fait suite à la diffusion par le média Blast d’une photo montrant une quinzaine de policiers cagoulés posant, tel un trophée, avec une banderole féministe tenue à l’envers.

Le cliché a provoqué une onde de choc immédiate sur les réseaux sociaux.

Révélée par le média en ligne Blast, l’image montre des agents en uniforme, visages dissimulés, posant vraisemblablement dans l’enceinte d’un commissariat. Ils brandissent une banderole noire confisquée portant l’inscription en lettres rouges et blanches : « Antifa Féministes contre la transphobie & le racisme ».

Selon l’analyse de Blast, cette mise en scène reprend les codes visuels du hooliganisme. « S’afficher encagoulés avec le matériel ennemi retourné » est une pratique courante chez les ultras pour humilier l’adversaire. En adoptant cette posture, ces policiers s’affichent, selon le média, comme des « ennemis des mouvements féministes et antiracistes » tout en portant l’uniforme républicain.

Face à la polémique grandissante, l’institution policière a dû réagir en urgence.

Une procédure administrative enclenchée

La banderole aurait été saisie lors de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles, organisée le 22 novembre à Paris.

Alertés dès vendredi de la circulation de cette image, les services de la préfecture ont confirmé à l’AFP l’ouverture d’une enquête administrative. L’objectif est d’identifier formellement les fonctionnaires impliqués et de déterminer les circonstances exactes de cette prise de vue au sein des locaux de police.

L’affaire prend désormais une tournure très politique.

La gauche dénonce des « miliciens »

Pour l’opposition, cet incident est révélateur d’une dérive idéologique au sein des forces de l’ordre.

Sur X, Jean-Luc Mélenchon a violemment condamné des agents qui « déshonorent leur uniforme ». Le leader de La France insoumise s’est inquiété du silence de la hiérarchie et de l’absence de contestation interne, y voyant un signe du « danger que courent les femmes face à de tels individus ».

Le député écologiste de Paris, Pouria Amirshahi, est allé plus loin dans un communiqué, qualifiant ces agissements de « comportement de vulgaires hooligans » adoptant des « codes de miliciens ». Il exige une intervention du ministre de l’Intérieur pour rappeler que la police :

  • Est garante des libertés publiques.
  • Ne doit pas servir des idéologies partisanes.
  • Ne doit pas imiter l’esthétique de « nervis violents ».

Les conclusions de l’enquête administrative seront scrutées de près par les associations féministes.

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