François Bayrou a confirmé ce mardi la suppression de deux jours fériés dans le cadre du budget 2026. Une mesure économique qui rapporterait plusieurs milliards d’euros à l’État français.
Le Premier ministre a levé le voile ce 15 juillet sur son plan d’économies drastiques pour redresser les finances publiques. Parmi les mesures chocs : la suppression du 8 mai et du lundi de Pâques comme jours fériés.
Cette décision s’inscrit dans un objectif global de 43,8 milliards d’euros d’économies. François Bayrou justifie cette mesure par la nécessité de faire travailler davantage la nation française.
Des dates symboliques dans le viseur
Le choix du 8 mai et du lundi de Pâques n’est pas anodin. Le Premier ministre argue que le lundi de Pâques « n’a aucune signification religieuse » et que le mois de mai est devenu « un véritable gruyère » avec ses multiples ponts.
Pourtant, ces deux dates portent une lourde charge historique et culturelle. Le 8 mai 1945 marque la capitulation de l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Cette journée a été instituée jour férié en 1953, supprimée par de Gaulle en 1959, puis rétablie définitivement par François Mitterrand en 1981.
Le lundi de Pâques trouve ses racines au Moyen Âge, quand une semaine entière suivant Pâques était fériée. Seule cette journée a survécu depuis le Concordat de 1801 entre Napoléon et le pape.
Un gain financier estimé à plusieurs milliards
La suppression de ces deux jours fériés pourrait rapporter entre 4,8 et 6,6 milliards d’euros selon les estimations du Sénat. Chaque jour férié supprimé génère environ 2,4 à 3,3 milliards d’euros de recettes supplémentaires.
Cette mesure s’inspire de la journée de solidarité instaurée en 2004 avec le lundi de Pentecôte. Ce dispositif rapporte actuellement 3,5 milliards d’euros annuels pour financer l’autonomie des personnes âgées.
Les entreprises verront leur masse salariale augmenter avec ces journées travaillées supplémentaires. L’État récupère ainsi davantage de cotisations sociales et d’impôts sur le revenu.
Une opposition politique immédiate
La mesure suscite déjà de vives réactions. Jordan Bardella du Rassemblement national dénonce « une attaque directe contre notre histoire et nos racines ». Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont également exprimé leur refus catégorique.
Les syndicats critiquent cette approche qui fait porter l’effort sur les salariés. Thomas Vacheron de la CGT pointe une « fausse bonne réponse » qui épargne les 200 milliards d’aides publiques aux entreprises.
François Bayrou se dit néanmoins ouvert aux négociations avec les partenaires sociaux. Il reste « prêt à examiner d’autres propositions » pour ces suppressions de jours fériés.
La mesure devra être débattue et votée au Parlement pour entrer en vigueur en 2026. Son adoption reste donc incertaine face à l’opposition annoncée de plusieurs groupes politiques.



