À la veille de la quatrième édition de l’UFC Paris, la ministre des Sports Marie Barsacq a officialisé ce vendredi 5 septembre 2025 un objectif majeur pour les arts martiaux mixtes en France. La discipline, en pleine expansion depuis sa légalisation en 2020, devrait se doter de sa propre fédération d’ici la fin de la décennie.
Une transition sous la tutelle de la boxe
Depuis que le MMA a été officiellement autorisé sur le territoire national, son organisation a été confiée par délégation à la Fédération Française de Boxe (FFB). Cette dernière a mis en place une commission interne dédiée pour encadrer les débuts de la discipline et assurer sa structuration initiale.
La ministre des Sports a confirmé que ce partenariat sera prolongé. La délégation accordée à la FFB doit être renouvelée jusqu’au 31 décembre 2026, agissant comme une étape intermédiaire cruciale avant une pleine autonomie. Cette phase de transition doit permettre de consolider les fondations du MMA français.
La feuille de route vers l’indépendance
L’objectif de créer une fédération indépendante d’ici 2030, voire plus tôt si les conditions sont remplies, est soumis à l’atteinte de plusieurs objectifs clairs. Marie Barsacq a insisté sur la nécessité de bâtir un cadre sécurisé et bien structuré avant d’envisager une émancipation complète.
Parmi les chantiers prioritaires figurent la protection des athlètes, avec des règles strictes pour équilibrer les niveaux des combattants. Un autre axe majeur concerne la formation et la certification des entraîneurs, ainsi que la mise en place de référents locaux pour mailler le territoire et accompagner le développement des clubs.
Un essor porté par des événements majeurs
Cette annonce intervient dans un contexte de popularité croissante pour le MMA en France, qui compte déjà environ 12 000 licenciés. Des événements d’envergure comme l’UFC Paris, qui se tient ce samedi à l’Accor Arena, jouent un rôle de locomotive pour la discipline.
La présence de têtes d’affiche françaises telles que Nassourdine Imavov et Benoît Saint-Denis sur la carte de cette quatrième édition témoigne du dynamisme de la scène locale. Ces soirées à guichets fermés confirment l’engouement du public et légitiment la démarche d’une structuration plus ambitieuse, comme l’explique le ministère des Sports.
Questions et réponses sur l’avenir du MMA français
Pourquoi le MMA n’a-t-il pas eu sa propre fédération dès sa légalisation ?
Lors de son autorisation en 2020, le MMA était une discipline jeune en France qui nécessitait un cadre expérimenté pour se structurer. Le ministère des Sports a donc choisi de s’appuyer sur l’expertise de la Fédération Française de Boxe pour encadrer ses débuts, garantir la sécurité des pratiquants et mettre en place les bases réglementaires avant d’envisager une pleine autonomie.
Quelles sont les priorités avant de créer cette fédération ?
La priorité absolue est la sécurité des combattants, ce qui passe par des règles strictes sur l’opposition entre novices et vétérans. Il est aussi crucial de s’assurer de la compétence des encadrants via des diplômes reconnus et de la probité des bénévoles dans les clubs. Enfin, un maillage territorial solide avec des représentants locaux est essentiel pour bien organiser la pratique partout en France.
Qu’est-ce que cette future fédération va changer pour les athlètes ?
À terme, une fédération dédiée permettra au MMA de gérer son propre développement, ses compétitions, ses équipes nationales et son budget de manière autonome. Pour les athlètes, cela signifie une meilleure reconnaissance de leur discipline, des parcours de haut niveau plus clairs et potentiellement plus de moyens pour l’encadrement et la formation, renforçant ainsi la position du MMA français sur la scène internationale.