Le rappeur du 93 transforme son titre en véritable trip visuel anxiogène, mêlant version originale et remix électro signé Vladimir Cauchemar et Todiefor.
Vald frappe fort avec le clip de « Prozaczopixan », dévoilé cette semaine. Le titre, extrait de son album « Pandemonium » certifié disque d’or depuis avril dernier, bénéficie d’un habillage visuel saisissant.
Le clip fusionne intelligemment la version originale du morceau avec son remix explosif. Vladimir Cauchemar et Todiefor transforment la production caribéenne bouyon en déchaînement techno radical.
Une esthétique cinématographique maîtrisée
Réalisé par Yanis De Andrade, le clip puise directement dans l’univers du film culte « Requiem for a Dream » de Darren Aronofsky. L’atmosphère anxiogène, les plans découpés et les effets visuels puissants recréent l’ambiance oppressante du long-métrage de 2000.
Cette référence cinematographique n’est pas anodine. Le morceau aborde frontalement l’addiction aux benzodiazépines, ces anxiolytiques largement prescrits dans la société moderne.
Vald transforme sa critique sociale en course-poursuite mortelle. Une version 2.0 où Jack Nicholson cède sa place au rappeur et ses complices, dans une montée en tension digne d’un thriller psychologique.
L’art de la satire valdienne
Derrière l’ambiance guillerette de la production initiale se cache une satire féroce. Le titre dénonce cette quête effrénée du bonheur chimique, cette course à l’inhibition de tout sentiment négatif pour devenir un « bon citoyen productif ».
L’artiste révèle l’envers du décor d’une société qui vend l’illusion de la perfection. Entre liasses de dollars et programmes télévisés promettant de « changer de vie en 30 jours », Vald dépeint un monde où l’addiction remplace le vide existentiel.
Le clip peut également évoquer l’univers de Michael Haneke avec ses références à « Funny Games » ou « Benny’s Video ». Ces influences multiples créent un objet cohérent, ambitieux et sans concession.
Cette réussite audiovisuelle confirme la créativité permanente de Vald. Après le succès phénoménal de « Pandemonium », qui s’est écoulé à 38 571 exemplaires lors de sa première semaine, le rappeur continue d’explorer de nouveaux territoires artistiques.
Le V prouve une fois encore qu’il maîtrise parfaitement l’art de transformer ses obsessions personnelles en œuvres universelles. Avec « Prozaczopixan », il signe une pièce visuelle radicale qui ne laissera personne indifférent.
Cette collaboration avec le collectif électro parisien ouvre de nouvelles perspectives créatives. Le mélange des genres, loin d’être artificiel, révèle la richesse d’un artiste qui refuse les cases et les formats convenus.