À quelques jours d’une mobilisation nationale annoncée pour paralyser le pays, moins d’un Français sur deux soutient le mouvement « Bloquons tout », selon une enquête Ipsos-BVA pour La Tribune Dimanche publiée ce week-end.
L’appel à un blocage généralisé de la France ce mercredi 10 septembre rencontre un écho partagé au sein de la population. D’après un récent sondage, 46 % des personnes interrogées se disent favorables au mouvement, tandis que 28 % y sont opposées et 26 % se montrent indifférentes. Cette initiative, née sur les réseaux sociaux, prévoit des actions multiples pour manifester un mécontentement croissant.
Plusieurs organisations syndicales ont déjà déposé des préavis de grève, notamment dans des secteurs clés comme les transports en commun et les établissements hospitaliers. Le mouvement s’inspire également de certaines méthodes des « Gilets jaunes », avec des appels à bloquer des axes routiers majeurs et à mener des actions symboliques.
Une opinion publique très clivée politiquement
Le sondage révèle de profondes fractures dans le soutien à cette journée d’action, qui varient considérablement selon les sensibilités politiques. Le mouvement est massivement approuvé par les sympathisants de gauche, avec 73 % de soutien chez La France Insoumise, 67 % chez les écologistes et 61 % au Parti Socialiste. Les électeurs du Rassemblement National y sont également majoritairement favorables (58 %).
À l’inverse, un rejet très net est observé chez les sympathisants de la majorité présidentielle (Renaissance, Horizons, MoDem), qui s’y opposent à 73 %. Les partisans des Républicains manifestent également leur désapprobation à 57 %. La seule distinction notable par âge est que les plus de 60 ans sont la seule tranche majoritairement hostile à l’appel.
Le pouvoir d’achat comme moteur principal de la colère
L’étude menée par Ipsos-BVA met en lumière les raisons qui, selon les Français, expliquent cette vague de contestation. Pour 51 % des sondés, la principale motivation est « la baisse du pouvoir d’achat des ménages », un sujet de préoccupation majeur en cette rentrée.
D’autres facteurs expliquent ce climat social tendu. Le « plan de François Bayrou pour la réduction du déficit », qui prévoit des mesures d’austérité budgétaire, est cité par 47 % des personnes interrogées. Enfin, une « hostilité » marquée envers le président Emmanuel Macron et son Premier ministre est également perçue comme un catalyseur important du mouvement par 43 % des Français.
Des actions diverses attendues sur tout le territoire
La journée du 10 septembre pourrait prendre des formes variées, au-delà des grèves traditionnelles. Des appels à des opérations de « journée sans achats » ou à ne pas utiliser sa carte bancaire circulent activement sur les messageries et les plateformes en ligne.
Certains collectifs évoquent des actions plus directes, comme des blocages de ronds-points ou des opérations de péages gratuits, rappelant les débuts du mouvement des « Gilets jaunes ». L’ampleur de la mobilisation reste cependant incertaine et sera scrutée de près, dans un contexte politique déjà tendu par le vote de confiance au gouvernement qui se profile à l’Assemblée Nationale.
Vos questions sur le mouvement « Bloquons tout »
Qui soutient majoritairement cette mobilisation ?
Le soutien au mouvement est le plus fort parmi les sympathisants des partis de gauche (LFI, EELV, PS) et ceux du Rassemblement National. À l’inverse, les partisans de la majorité présidentielle et des Républicains y sont majoritairement opposés.
Quelle est la principale raison de cette contestation ?
Selon le sondage Ipsos-BVA, la principale explication avancée par les Français est la baisse du pouvoir d’achat (51 %). Viennent ensuite le plan de réduction du déficit du gouvernement et l’hostilité envers l’exécutif.
Quels types d’actions sont annoncées pour le 10 septembre ?
Des grèves sont prévues dans les transports et les hôpitaux. Des actions de blocage routier, des sabotages de radars, ainsi que des appels à boycotter les achats et l’utilisation de la carte bancaire sont également annoncés par les organisateurs.