Un pétrolier, soupçonné d’appartenir à la « flotte fantôme » russe, a été immobilisé au large de Saint-Nazaire et fait l’objet d’une enquête judiciaire, dans un contexte de haute tension lié aux récents et mystérieux survols de drones ayant paralysé plusieurs aéroports au Danemark.
✨ L’essentiel à retenir
- Un navire suspect, identifié comme le Boracay, a été immobilisé au large de Saint-Nazaire et une enquête a été ouverte par le parquet de Brest.
- Ce pétrolier est soupçonné de faire partie de la flotte opaque utilisée par la Russie pour contourner les sanctions et mener des opérations hybrides.
- L’incident intervient alors que l’Europe s’inquiète des survols de drones au Danemark, qui avaient suscité une vive réaction de solidarité d’Emmanuel Macron.
Un pétrolier suspect sous enquête à Saint-Nazaire
La Marine nationale a récemment signalé un navire au comportement suspect au large des côtes de la Loire-Atlantique. Le pétrolier, connu sous les noms de « Pushpa » ou « Boracay » et naviguant sous un pavillon de complaisance du Bénin, est désormais sous stricte surveillance près de Saint-Nazaire. Selon plusieurs sources, il appartiendrait à la « flotte fantôme » russe, un ensemble de navires aux montages opaques utilisés par Moscou pour écouler son pétrole en dépit des sanctions internationales.
Face aux irrégularités constatées, le parquet de Brest a ouvert une enquête judiciaire, notamment pour « défaut de justification de la nationalité du navire » et « refus d’obtempérer ». Les investigations ont été confiées à la gendarmerie maritime.
La piste des drones au Danemark
Cette interception en France prend une dimension internationale particulière. Elle survient en effet quelques jours après que des survols de drones non identifiés ont provoqué la fermeture de plusieurs aéroports danois, dont celui de Copenhague, perturbant des dizaines de milliers de passagers.
Les enquêteurs européens privilégient la piste selon laquelle des navires de la flotte fantôme auraient pu servir de plateformes mobiles pour lancer ces drones et mener des opérations de déstabilisation. La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, avait alors dénoncé des « attaques hybrides ».
La solidarité de la France face à une menace européenne
Face à cette crise, le président Emmanuel Macron avait rapidement réagi la semaine dernière en exprimant sa « pleine solidarité » avec le Danemark. Le chef de l’État avait alors proposé l’aide de la France pour « contribuer à la sécurité de l’espace aérien danois ».
Cette affaire met en lumière les nouvelles menaces qui pèsent sur les infrastructures critiques européennes. Dans ce contexte, les dirigeants de l’Union européenne doivent d’ailleurs se réunir à Copenhague pour discuter de la mise en place d’un « mur anti-drone » à l’échelle du continent. Si les infractions visant le Boracay sont confirmées, son équipage encourt des peines pouvant aller jusqu’à un an de prison et 150 000 euros d’amende.