Le monde des lettres et du cinéma perd l’une de ses figures les plus brillantes. Tom Stoppard, dramaturge légendaire et scénariste oscarisé de « Shakespeare in Love », s’est éteint à l’âge de 88 ans, ont confirmé ses agents. Il laisse une empreinte indélébile sur la culture britannique.
C’est une plume magistrale qui vient de se briser.
Ses agents ont annoncé la triste nouvelle, précisant que l’auteur est parti paisiblement, entouré de ses proches. Connu pour sa virtuosité verbale et son esprit acéré, Stoppard avait su conquérir aussi bien les planches de Broadway que les studios d’Hollywood.
Une polyvalence rare qui lui avait valu un Oscar et quatre Tony Awards.
Un maître de l’absurde et de l’émotion
De la dystopie bureaucratique de « Brazil », co-écrit avec Terry Gilliam, à la romance méta-théâtrale de Shakespeare in Love, son œuvre défiait les classifications. Il maniait l’humour intellectuel comme une arme de précision, capable de faire rire tout en questionnant l’existence.
Né en Tchécoslovaquie, réfugié en Inde puis en Angleterre, il a fait de la langue anglaise son terrain de jeu favori. Sa pièce Rosencrantz et Guildenstern sont morts l’avait propulsé au rang de star dès les années 60, renversant la perspective d’Hamlet avec une audace folle. Il a passé sa vie à explorer des thèmes complexes — la philosophie, la physique quantique, l’histoire — sans jamais perdre le spectateur en route.
Il rendait l’intelligence accessible et le chaos compréhensible.
L’héritage d’un géant
Au-delà des récompenses, Tom Stoppard laisse une filmographie et une bibliographie impressionnantes :
- Scénariste de génie (L’Empire du Soleil de Spielberg).
- Dramaturge prolifique (Arcadia, The Real Thing).
- Sir Tom Stoppard, anobli par la Reine en 1997 pour services rendus à l’art dramatique.
Sa dernière pièce majeure, Leopoldstadt, offrait un regard bouleversant sur ses propres racines juives et l’Holocauste. Une œuvre testament qui résonne aujourd’hui avec une force particulière alors que le monde lui rend hommage.
Avec sa disparition, le théâtre perd son plus grand architecte, mais ses dialogues, eux, ne cesseront jamais de résonner.
