Gary « Mani » Mounfield, architecte sonore de la scène Madchester, s’est éteint ce jeudi à l’âge de 63 ans. Le musicien britannique avait récemment perdu son épouse et s’apprêtait à remonter sur scène pour une tournée de conférences.
Une onde de choc traverse le rock britannique ce 20 novembre. C’est par un message sobre publié sur Facebook que Greg Mounfield a confirmé la disparition de son frère, sans préciser les causes du décès.
« C’est avec une immense tristesse que je dois vous annoncer le décès de mon frère », a-t-il écrit, laissant les fans des Stone Roses et de Primal Scream dans le deuil. Cette annonce intervient alors que le musicien semblait prêt à ouvrir un nouveau chapitre de sa vie publique.
L’âme rythmique de Madchester
Arrivé au sein des Stone Roses en 1987, Mani n’était pas seulement un bassiste : il était le ciment du groupe. Son style unique, mêlant la rigueur du rock à la souplesse du funk, a défini le son de l’album éponyme de 1989, souvent cité comme l’un des plus grands disques britanniques de l’histoire.
Des lignes de basse hypnotiques comme celles de « She Bangs the Drums » ou l’épique finale de « I Am the Resurrection » portent sa signature indélébile. Selon les critiques musicaux, c’est cette fusion rythmique qui a permis au mouvement Madchester de combler le fossé entre la culture rave et l’indie pop.
Après l’implosion du groupe en 1996, Mani a refusé de laisser sa basse au silence. Il a rejoint Primal Scream, injectant son groove dans la formation écossaise pendant quinze ans, avant de participer à la reformation triomphale des Stone Roses en 2011.
Une fin de vie marquée par le drame
Les dernières années du musicien ont été assombries par une tragédie personnelle majeure. En novembre 2023, il avait perdu son épouse Imelda Mounfield, décédée d’un cancer de l’intestin, un événement qui l’avait profondément marqué.
L’ironie du sort veut que Mani ait annoncé, six jours seulement avant sa mort, une vaste tournée de conférences au Royaume-Uni. Prévue pour 2026, elle devait être l’occasion pour lui de raconter ses souvenirs, du stade de Wembley aux studios de Rockfield.
Supporter acharné de Manchester United, Mani laisse l’image d’un homme passionné, dont la basse continuera de résonner bien après ce jeudi noir. Le destin aura finalement décidé que ses mémoires resteraient, en grande partie, inédites.
