Le gouvernement argentin accuse désormais le laboratoire HLB Pharma d’être responsable de ces décès liés à des médicaments infectés par des bactéries mortelles.
Une tragédie sanitaire sans précédent secoue l’Argentine depuis le mois de mai. Le bilan des victimes du fentanyl contaminé vient de franchir la barre des 100 décès.
Le porte-parole présidentiel a formellement accusé jeudi le laboratoire HLB Pharma d’être directement responsable de cette hécatombe. Cette entreprise avait produit les lots incriminés avant leur distribution dans les hôpitaux du pays.
Deux bactéries mortelles découvertes dans les ampoules
L’alerte avait été donnée par l’hôpital Italien de La Plata en avril dernier. Les médecins avaient observé une épidémie inhabituelle d’infections respiratoires graves en soins intensifs.
Les analyses ont révélé la présence de Klebsiella pneumoniae et Ralstonia pickettii dans les ampoules de fentanyl. Ces bactéries multirésistantes provoquent pneumonies, septicémies et méningites.
L’Administration nationale des médicaments (ANMAT) avait pourtant fermé les installations du laboratoire dès février 2025, soit trois mois avant les premiers décès confirmés.
Une enquête qui s’étend à quatre provinces
Le juge fédéral Ernesto Kreplak dirige cette investigation complexe qui concerne désormais Buenos Aires, Santa Fe, Formosa et Córdoba. Au moins 24 personnes sont mises en cause dans cette affaire.
Ariel García Furfaro, propriétaire d’HLB Pharma et de Laboratorios Ramallo, figure parmi les principaux suspects. Cet entrepreneur controversé avait déjà fait l’objet d’enquêtes pour fraude et évasion fiscale.
Cinq lots contaminés auraient été distribués dans huit établissements de santé à travers le territoire argentin. Plus de 300 000 ampoules étaient en circulation selon les autorités sanitaires.
Des familles endeuillées avaient manifesté fin juillet devant l’hôpital Italien de La Plata, réclamant justice pour leurs proches décédés. Cette mobilisation avait contribué à médiatiser le scandale.
Le gouvernement de Javier Milei envisage maintenant de récuser le juge Kreplak en raison de liens familiaux avec le ministère de la Santé de Buenos Aires, principal acheteur des produits HLB Pharma.
Cette crise sanitaire majeure soulève des questions sur les contrôles qualité et la surveillance des médicaments dans le système de santé argentin.