L’homme d’affaires et intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, témoin capital et controversé dans l’affaire du financement libyen présumé de la campagne de 2007, est décédé ce mardi 23 septembre 2025 à Beyrouth à l’âge de 75 ans, où il s’était réfugié pour fuir la justice française.
✨ L’essentiel sur la disparition de Ziad Takieddine ✨
- Ziad Takieddine, âgé de 75 ans, s’est éteint ce mardi matin dans la capitale libanaise où il vivait depuis 2020.
- Il fut le témoin qui a longtemps accusé Nicolas Sarkozy d’un financement libyen avant de se rétracter de manière spectaculaire.
- Il avait fui la France en juin 2020 pour échapper à une condamnation à 5 ans de prison ferme dans l’affaire Karachi.
Un personnage clé des affaires françaises
L’information, confirmée par plusieurs sources et relayée notamment par Le Point, marque la disparition d’un des personnages les plus troubles des scandales politico-financiers français des dernières décennies.
Ziad Takieddine emporte avec lui une partie des secrets sur les relations complexes entre la France de Nicolas Sarkozy et la Libye de Mouammar Kadhafi.
De l’accusation fracassante à la rétractation
Son nom est indissociable du dossier sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007. En 2016, dans une interview filmée par Mediapart, l’intermédiaire avait affirmé avoir transporté et remis 5 millions d’euros en liquide provenant du régime libyen à Nicolas Sarkozy et à son directeur de cabinet de l’époque, Claude Guéant.
Pourtant, dans un retournement théâtral fin 2020, après sa fuite au Liban, Ziad Takieddine était revenu sur toutes ses déclarations. Il avait alors affirmé que ses propos avaient été déformés, jetant un trouble immense sur l’enquête judiciaire.
En fuite après sa condamnation dans l’affaire Karachi
Avant même sa rétractation, Ziad Takieddine avait fui la France en juin 2020. Il cherchait à échapper à sa condamnation définitive à cinq ans de prison ferme.
Cette peine avait été prononcée dans le volet financier d’un autre dossier retentissant : l’affaire dite de Karachi. La justice l’avait reconnu coupable d’avoir perçu des commissions occultes sur des contrats d’armement, servant de base à des soupçons de rétrocommissions illégales.
Des zones d’ombre qui ne seront jamais éclaircies
La mort de Ziad Takieddine signifie qu’il ne témoignera jamais devant la justice française dans le procès du financement libyen. Sa disparition laisse de nombreuses questions en suspens et prive l’enquête d’un acteur central, dont les témoignages contradictoires ont façonné une grande partie du dossier.