L’ancienne championne de tennis américaine, sacrée neuf fois en Grand Chelem, a rendu public son combat contre cette maladie auto-immune qui perturbe sa vision et affaiblit ses muscles depuis trois ans.
L’ex-numéro un mondiale Monica Seles brise le silence sur un combat personnel qu’elle mène depuis 2022. À 51 ans, la légende du tennis révèle être atteinte de myasthénie grave, une pathologie auto-immune qui bouleverse désormais son quotidien.
Les premiers signaux d’alarme sont apparus de manière inattendue. En échangeant quelques balles avec des proches, l’ancienne reine des courts constate des ratés inhabituels. « Je percevais deux balles simultanément », confie-t-elle au média Associated Press. Ce phénomène de vision double constitue l’un des symptômes caractéristiques de cette affection neurologique.
Une pathologie qui compromet la transmission nerveuse
La myasthénie grave perturbe la communication entre les nerfs et les muscles. Cette maladie auto-immune touche environ 23 000 personnes en France, soit une personne sur 3000 selon l’AFM-Téléthon.
L’organisme produit des anticorps qui bloquent les récepteurs de l’acétylcholine, neurotransmetteur essentiel à la contraction musculaire. Cette défaillance entraîne une faiblesse fluctuante qui s’aggrave à l’effort et s’améliore au repos.
Des gestes simples devenus complexes
Pour Seles, les conséquences se manifestent dans les activités les plus banales. « Utiliser un sèche-cheveux est devenu très pénible« , témoigne la championne née en Yougoslavie. Cette fatigue musculaire caractérise l’évolution de sa pathologie.
La maladie se présente sous deux formes principales : oculaire (limitée aux muscles des yeux) ou généralisée (touchant l’ensemble du corps). Les symptômes incluent des paupières tombantes, des troubles de la déglutition, une voix nasonnée et parfois des difficultés respiratoires.
Un diagnostic tardif mais un espoir thérapeutique
Diagnostiquée à 48 ans, Seles ignorait l’existence de cette condition avant sa consultation médicale. Orientée vers un neurologue, elle découvre une maladie méconnue du grand public.
Heureusement, des traitements existent. Les anticholinestérasiques améliorent la transmission neuromusculaire, tandis que les corticoïdes et immunosuppresseurs modulent la réponse immunitaire. Dans certains cas, l’ablation du thymus s’avère bénéfique.
La championne aux neuf titres majeurs choisit de témoigner avant l’US Open pour sensibiliser sur cette affection rare. « Comme je l’enseigne aux jeunes : il faut toujours s’adapter. La balle rebondit, on s’ajuste », philosophe-t-elle avec la résilience qui l’a menée au sommet du tennis mondial.