L’ONG lance une campagne choc face à la baisse dramatique des financements de l’aide internationale qui menace la survie de millions de personnes.

Médecins du Monde tire la sonnette d’alarme sur une crise majeure du financement humanitaire qui frappe de plein fouet les organisations de solidarité internationale. Avec 305 millions de personnes nécessitant une aide d’urgence dans le monde, la réduction des budgets d’aide publique au développement aux États-Unis et en Europe met en péril l’accès aux soins essentiels pour les populations les plus vulnérables.

Les conséquences de cette baisse des financements se traduisent concrètement par des restrictions dramatiques : limitation de l’accès aux soins médicaux, pénurie de médicaments, arrêt des campagnes de vaccination et suspension des programmes de prévention du VIH. Les services de santé sexuelle et reproductive ainsi que la prise en charge des violences liées au genre sont également menacés. Au Yémen, dans le gouvernorat de Marib, seuls 39 centres de santé sur 84 restent fonctionnels en raison des coupes budgétaires, laissant 1,8 million de personnes sans accès suffisant aux soins.

Pour sensibiliser le grand public à cette urgence, l’organisation a orchestré une campagne de rue provocatrice. Un comédien se faisant passer pour un « expert en priorisation humanitaire » a confronté les passants à des choix impossibles basés sur des programmes réels : « Prévenir l’épidémie de choléra au Yémen OU prendre en charge les survivantes de brûlures à l’acide au Pakistan ? » L’objectif est de démontrer l’absurdité de ces arbitrages forcés.

Médecins du Monde dénonce particulièrement la désaffectation de la taxe Robin des Bois par l’État français, qui finançait depuis plus de dix ans la solidarité internationale grâce aux taxes sur les transactions financières. L’ONG lance une pétition citoyenne visant à récolter un maximum de signatures avant le 10 juillet pour interpeller parlementaires et gouvernement sur la nécessité de protéger ces financements vitaux.