Le célèbre photographe britannique Martin Parr, figure emblématique de l’agence Magnum, est mort ce samedi à son domicile de Bristol. Âgé de 73 ans, il laisse derrière lui une œuvre satirique et colorée, chroniquant avec un humour acide les travers de la société de consommation.
Le monde de la photographie perd son observateur le plus mordant.
La triste nouvelle a été officialisée ce dimanche par sa propre fondation, conjointement avec l’agence Magnum Photos. Le communiqué précise que l’artiste s’est éteint la veille, entouré de ses proches, marquant la fin d’une carrière prolifique dédiée à capturer l’ironie du quotidien.
Né en 1952, Martin Parr avait su imposer une signature visuelle unique, rompant avec les traditions du noir et blanc. Utilisant un flash puissant et des couleurs ultra-saturées, il traquait la banalité et le kitsch, transformant des scènes ordinaires — d’un buffet à volonté à une plage bondée — en véritables sociologies visuelles.
Le père de l’esthétique « kitsch »
Son œuvre culte, The Last Resort (1986), reste le pilier de son héritage.
Dans cette série réalisée à New Brighton, près de Liverpool, il documentait sans filtre les congés des classes populaires britanniques, entre glaces dégoulinantes et béton usé. Si ces clichés ont parfois été accusés de voyeurisme ou de cruauté, ils ont surtout révolutionné la photographie documentaire en y injectant une subjectivité assumée.
Comme le rapporte l’AFP, Martin Parr ne se contentait pas de regarder ses compatriotes : il disséquait leurs habitudes.
Membre incontournable de Magnum depuis 1994, il a influencé toute une génération d’artistes par son approche décomplexée du « mauvais goût ». Son regard, mélange subtil de critique sociale et de tendresse pour l’absurdité humaine, restera inégalé.
Martin Parr avait 73 ans.
