Stéphane Larue
Notre quotidien

Le bruit au travail continue d’épuiser les salariés français face à une prévention insuffisante

Le bruit au travail continue d’épuiser les salariés français face à une prévention insuffisante

La 9ème édition du Baromètre sur le bruit et la santé auditive au travail, dévoilée par l’Association Nationale de l’Audition, confirme qu’une majorité de salariés subit les nuisances sonores, entraînant fatigue, stress et problèmes de concentration, alors que les mesures de prévention peinent encore à convaincre.

Plus d’un salarié sur deux toujours exposé au bruit

Le constat reste alarmant en 2025. Selon la dernière étude de l’Association Nationale de l’Audition (ANA), 56 % des actifs en poste se déclarent personnellement gênés par le bruit sur leur lieu de travail. Si ce chiffre est en légère baisse, il montre que le problème est loin d’être résolu et touche tous les secteurs.

Contrairement aux idées reçues, l’industrie n’est pas la seule concernée. Les nuisances sont très présentes dans les open spaces (64 %), le commerce (53 %) et même dans l’administration (61 %). Cette généralisation s’explique par l’ouverture des espaces et la multiplication des interactions, qui créent un fond sonore constant et usant pour les nerfs.

Des conséquences directes sur la santé physique et mentale

L’impact de cette exposition prolongée est loin d’être anodin. Près de trois quarts des salariés (73 %) ressentent des effets négatifs sur leur santé. Les symptômes les plus courants sont la fatigue et l’irritabilité (pour 59 % des sondés), les difficultés de concentration (56 %) et le stress (50 %).

L’étude révèle également que certaines populations sont plus vulnérables. Les femmes sont particulièrement touchées par la fatigue et les problèmes de concentration (77 % d’entre elles rapportent au moins une répercussion). Les ouvriers et les salariés aux revenus les plus faibles sont également en première ligne face aux risques auditifs comme les acouphènes ou la surdité.

Une prise de conscience encore trop limitée

Face à cette situation, le passage à l’action reste timide, tant du côté des employés que des employeurs. Seul un salarié sur quatre agit concrètement pour se protéger. À peine 27 % ont déjà demandé un équipement de protection individuelle et seulement 22 % ont effectué un test auditif.

Du côté des entreprises, le bilan est tout aussi mitigé. Seule la moitié des actifs (51 %) estime que leur employeur a proposé une solution. La prévention se concentre majoritairement sur la fourniture d’équipements individuels, tandis que les solutions organisationnelles, comme le réaménagement des espaces, restent moins fréquentes.

Tout savoir sur l’impact du bruit en milieu professionnel

Combien de salariés sont réellement affectés par le bruit ?

D’après le baromètre 2025 de l’ANA et de l’Ifop, plus de la moitié des actifs français, soit 56 %, se disent gênés par les nuisances sonores au travail. Cette gêne est particulièrement forte dans les ateliers ou sur les chantiers (66 %) et dans les bureaux partagés de type open space (64 %).

Quels sont les principaux effets du bruit sur la santé ?

Les conséquences sont multiples et ne se limitent pas à l’audition. Les salariés exposés citent en premier lieu la fatigue, la lassitude et l’irritabilité (59 %). Viennent ensuite les difficultés à se concentrer (56 %) et une augmentation notable du stress (50 %), affectant directement le bien-être général.

Les entreprises prennent-elles le problème au sérieux ?

Les efforts sont encore jugés insuffisants. Seuls 51 % des salariés déclarent que leur employeur a mis en place des mesures. La plupart du temps, il s’agit de fournir des protections individuelles (30 %), mais les actions de fond comme la sensibilisation (19 %) ou l’aménagement des locaux restent en retrait.

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