Stéphane Larue
Médias

« Je suis stupéfait du manque d’action de l’Arcom » : Manuel Bompard torpille le projet de « label » média

« Je suis stupéfait du manque d’action de l’Arcom » : Manuel Bompard torpille le projet de « label » média

Invité ce mardi 2 décembre sur BFMTV, Manuel Bompard n’a pas mâché ses mots contre le régulateur de l’audiovisuel. Le coordinateur de La France insoumise (LFI) a vivement critiqué la passivité supposée de l’Arcom et rejeté en bloc le projet de « labellisation » des médias envisagé par l’exécutif pour lutter contre la désinformation.

Une colère froide contre le gendarme de l’audiovisuel

« Je suis stupéfait du manque d’action de l’Arcom. »

C’est par cette attaque frontale que le député des Bouches-du-Rhône a ouvert les hostilités. Selon lui, l’autorité de régulation brille par son absence de fermeté, faisant preuve d’un « manque de courage » flagrant lorsqu’il s’agit d’imposer le respect des règles déontologiques à certaines chaînes d’information.

Cette sortie intervient dans un climat de tension extrême entre les Insoumis et la « sphère Bolloré ». Pour Manuel Bompard, l’urgence n’est pas d’inventer de nouveaux dispositifs bureaucratiques, mais d’appliquer les sanctions prévues par la loi contre les diffuseurs de fausses informations.

Le « label » gouvernemental dans le viseur

Au cœur de la polémique : l’idée d’une « labellisation » des médias fiables, évoquée par Emmanuel Macron pour endiguer le « chaos digital ».

Pour le coordinateur de LFI, cette piste est une impasse totale. « Ce n’est pas la bonne manière de répondre », a-t-il tranché, estimant que ce n’est pas au pouvoir politique de distribuer des brevets de crédibilité journalistique. Il redoute une forme de contrôle étatique de l’information qui ne règlerait en rien le problème de fond : la concentration des médias aux mains de quelques milliardaires.

À la place, Manuel Bompard avance une contre-proposition claire : la création d’un « conseil de déontologie » indépendant, capable de trancher sur les manquements éthiques sans être juge et partie.

La bataille se jouera dans les urnes

Interrogé également sur l’agression à l’œuf dont a été victime Jordan Bardella, l’insoumis a condamné le geste, mais avec nuance.

« Je préfère qu’on combatte l’extrême droite avec des bulletins de vote qu’avec des œufs », a-t-il affirmé. Une manière de rappeler que si la bataille médiatique est cruciale, la véritable confrontation doit rester politique, loin des invectives et des jets de projectiles.

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