Stéphane Larue
Médias

Fiction française la part des rôles féminins recule dangereusement en 2024

Fiction française la part des rôles féminins recule dangereusement en 2024

Une nouvelle étude de l’Adami publiée en juillet 2025 révèle une baisse préoccupante de la représentation des femmes dans les fictions télévisuelles et cinématographiques françaises, avec seulement quatre rôles sur dix qui leur sont attribués en 2024.

L’essentiel à retenir

  • En 2024, la part des personnages féminins dans la fiction française est tombée à 40 % , soit une régression de deux points par rapport à 2022.
  • Le déséquilibre est particulièrement fort dans les longs métrages où seulement 37 % des rôles principaux sont tenus par des femmes.
  • L’âge est un facteur aggravant pour les carrières, avec une majorité de rôles féminins (53 %) attribuée à des comédiennes de moins de 40 ans.

Un recul global de la parité à l’écran

Le constat de la dernière étude de l’Adami est sans appel : le déséquilibre entre les sexes s’accentue dans la fiction française. Sur l’ensemble des programmes analysés en 2023 et 2024,

60 % des personnages sont masculins contre seulement

40 % de personnages féminins.

Cette tendance marque une régression notable. En effet, la part des rôles attribués aux femmes a

diminué de deux points depuis la précédente mesure effectuée en 2022. La fiction s’éloigne ainsi encore un peu plus de la réalité sociale, alors que les femmes représentent 51,6 % de la population française.

Les longs métrages, mauvais élèves de la représentation

Lorsqu’on analyse spécifiquement les rôles principaux, l’écart se creuse davantage, notamment dans le cinéma. Dans les longs métrages, les femmes n’occupent que

37 % des premiers rôles , contre 63 % pour les hommes.

Même si ce chiffre représente une légère progression de 4 points depuis 2022, il stagne au même niveau qu’en 2020, signifiant une absence d’évolution en cinq ans. La situation est à peine meilleure dans les

fictions TV, où la part des rôles principaux féminins s’établit à 41 %, en baisse de 2 points. Seuls les courts métrages montrent une timide amélioration avec 45 % de rôles féminins.

La carrière des comédiennes pénalisée après 40 ans

L’étude met également en lumière l’impact de l’âge, qui pèse de manière bien plus marquée sur la carrière des comédiennes. Une véritable

rupture s’observe au passage de la quarantaine, où les opportunités de rôles pour les femmes chutent drastiquement.

Les chiffres sont éloquents : les productions audiovisuelles européennes privilégient majoritairement des

femmes de moins de 40 ans (qui obtiennent 53 % des rôles féminins) et des hommes de plus de 40 ans (60 % des rôles masculins).

Pour Anne Bouvier, comédienne et présidente du conseil d’administration de l’Adami, ce constat est « inacceptable ». Elle appelle les producteurs et diffuseurs à « agir concrètement » pour assurer une « égalité réelle à l’écran ».

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