Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête ce jeudi 14 août suite aux menaces qui ont entraîné l’annulation de la projection du film « Barbie » à Noisy-le-Sec. Le maire Olivier Sarrabeyrouse a officiellement porté plainte.
Une enquête judiciaire a été ouverte ce jeudi en Seine-Saint-Denis pour menaces et intimidation envers des agents publics. Cette procédure fait suite à la plainte déposée par le maire PCF de Noisy-le-Sec, Olivier Sarrabeyrouse, après l’annulation controversée de la projection du film « Barbie » le 8 août dernier.
Le parquet de Bobigny a précisé que l’enquête porte sur des « menaces, violence ou acte d’intimidation envers un chargé de mission de service public ». Les investigations ont été confiées au commissariat de Noisy-le-Sec.
Des menaces contre les agents municipaux
La projection en plein air était prévue dans le quartier du Londeau à 21 heures. Mais selon l’édile, une dizaine de jeunes hommes ont proféré des « menaces insistantes » contre les agents municipaux qui installaient le matériel.
Les opposants estimaient que le film « faisait la promotion de l’homosexualité » et « portait atteinte à l’intégrité de la femme ». Face à ces pressions, le maire avait pris la décision d’annuler la séance pour protéger ses agents.
Une mobilisation politique unanime
La ministre de la Culture Rachida Dati a immédiatement réagi en dénonçant « une atteinte grave à la programmation ». Elle a confirmé avoir déposé une plainte parallèle, qualifiant ces incidents de « nouvelle forme de délinquance culturelle ».
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est montré particulièrement ferme sur BFMTV : « Ces pressions d’une minorité violente qui veut hallaliser l’espace public ne sont pas acceptables ». Il a rappelé qu’« en France, il n’y a pas de police des mœurs et de la vertu ».
Le maire dénonce l’instrumentalisation
Olivier Sarrabeyrouse a qualifié l’attitude des opposants d’obscurantisme et de fondamentalisme. Il a toutefois condamné « la récupération politicienne et la haine raciste islamophobe » qui ont suivi l’incident.
L’élu annonce déjà travailler à la « reprogrammation de ce film » dans des délais raisonnables. Il souhaite organiser un moment de débat pour ne pas laisser « un groupe d’hommes se poser en censeurs moraux ».
La polémique illustre les tensions croissantes autour des événements culturels dans certains quartiers. Le film « Barbie », succès mondial de 2023 avec plus de 6 millions de spectateurs en France, reste pourtant classé tout public par les autorités françaises.