Une enquête révèle un clivage profond entre secteurs d’activité, avec les artistes au sommet du bonheur professionnel alors que seulement un tiers des bénévoles trouvent leur épanouissement.
L’épanouissement professionnel divise la France du travail en 2025. Alors que les arts du spectacle dominent le classement avec 71 % de professionnels vivant leur rêve, d’autres secteurs peinent à satisfaire leurs employés selon une étude d’Adobe Express.
Cette fracture s’explique par des attentes croissantes. 54 % des Français déclarent exercer le métier de leurs rêves, mais ce chiffre cache des disparités majeures selon les domaines d’activité, révèle l’enquête menée auprès d’un échantillon représentatif de 24 secteurs.
Les créatifs triomphent, les bénévoles déçoivent
Les arts du spectacle trustent la première place avec 71 % d’épanouissement. Cette performance s’explique par l’adéquation entre passion personnelle et activité professionnelle dans un secteur où la créativité prime.
Le droit suit avec 68 %, notamment grâce à 26 % de juristes occupant leur poste de rêve depuis plus de dix ans. Cette stabilité sectorielle favorise l’épanouissement à long terme, confirmant les données de l’OCDE sur la durée moyenne d’occupation d’un emploi en France : 10,6 ans.
La santé complète le podium avec 66 %. Ce secteur bénéficie d’un sens du service public particulièrement valorisant pour les praticiens, malgré les contraintes professionnelles importantes.
À l’opposé, seulement 33 % des bénévoles déclarent exercer leur passion. Ce paradoxe interroge sur les conditions d’exercice dans l’économie sociale et solidaire.
📊 Épanouissement Professionnel France 2025
Analyse des secteurs où les employés sont les plus heureux
🎭 Top 15 des Secteurs les Plus Épanouis
📊 Répartition de la Satisfaction au Travail
💡 Points Clés de l’Étude 2025
Sources : Étude Adobe Express 2025 sur l’épanouissement professionnel (24 secteurs, échantillon représentatif) • OCDE – Mobilité professionnelle • Great Place To Work France 2025
Le bien-être au travail, priorité absolue en 2025
Les entreprises mesurent désormais l’impact financier du mal-être professionnel. 170 milliards d’euros : c’est le coût annuel estimé en France selon une étude récente du journal Le Monde, dont une grande partie imputable à l’absentéisme et à la baisse de productivité.
66 % des Français se sentent soutenus par leur employeur, selon l’enquête Adobe Express. Cependant, 34 % des employés estiment ne recevoir aucun support de leur employeur pour booster leur satisfaction au travail. Cette déconnexion entre attentes et réalité explique en partie les difficultés actuelles de recrutement.
17 % des travailleurs citent les outils innovants comme l’intelligence artificielle parmi les facteurs cruciaux d’épanouissement. Cette digitalisation du travail transforme les attentes professionnelles, particulièrement dans les secteurs créatifs.
Les freins au changement persistent
30 % des actifs se considèrent trop âgés pour changer d’emploi, constituant le principal obstacle à la mobilité professionnelle. Cette perception particulièrement marquée chez les 55-64 ans avec 61 % d’entre eux citant l’âge comme frein principal.
Le manque de confiance touche 20 % des travailleurs, particulièrement chez les 18-24 ans avec 15 % d’entre eux. Cette génération pourtant mobile souffre d’insécurité professionnelle paradoxale.
Les préoccupations financières freinent également 15 % des candidats au changement. L’emploi de rêve ne garantit pas toujours la rémunération espérée, selon les données de l’étude.
Secteurs technologiques : satisfaction mitigée
Les technologies de l’information occupent la 13e position avec 55 % d’épanouissement. Ce classement modéré s’explique par la pression technique constante et l’obsolescence rapide des compétences.
Pourtant, le secteur tech affiche des spécificités positives selon le palmarès Great Place to Work 2025 : 63 % des salariés tech estiment que leur travail a une portée personnelle contre 53 % au niveau national.
L’ingénierie et fabrication atteignent 61 % d’épanouissement, bénéficiant de la modernisation des pratiques industrielles et des investissements en équipements modernes.
Expatriation et mobilité : un quart des Français tentés
25 % des Français seraient prêts à s’expatrier pour exercer le métier de leurs rêves. Cette proportion significative révèle l’importance accordée à l’épanouissement professionnel par rapport à l’ancrage territorial.
Les services publics et l’énergie ferment le classement avec seulement 51 % d’épanouissement. Ces secteurs traditionnels peinent à moderniser leurs pratiques managériales face aux nouvelles attentes des collaborateurs.
Le commerce de détail ne satisfait que 40 % de ses employés, révélant les difficultés structurelles d’un secteur sous pression économique constante.
Une France du travail en mutation profonde
La fracture entre secteurs créatifs et administratifs révèle l’importance croissante de l’autonomie et du sens au travail. Les Français privilégient désormais l’épanouissement personnel à la sécurité de l’emploi, marquant une évolution profonde des mentalités professionnelles.
Cette tendance s’inscrit dans un contexte plus large où la santé mentale au travail devient priorité nationale. 1 salarié sur 4 déclare être en situation de santé mentale dégradée selon le baromètre Qualisocial-Ipsos 2025.
Les entreprises qui investissent dans le bien-être de leurs employés observent un retour sur investissement positif à travers une meilleure fidélisation des talents et une image employeur renforcée, confirmant l’importance stratégique de ces enjeux pour 2025.