C’est un séisme politique et culturel qui secoue l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER) ce jeudi soir. Alors que l’organisation a confirmé, sans vote formel, la participation d’Israël à l’édition 2026 à Vienne, les diffuseurs espagnols et néerlandais ont mis leurs menaces à exécution en annonçant leur retrait immédiat de la compétition.
La guerre des ondes est officiellement déclarée au siège genevois de l’institution, barricadé et placé sous haute surveillance pour l’occasion.
Réunis à huis clos depuis deux jours, les membres de l’UER n’ont finalement pas soumis la question israélienne au vote de l’assemblée. Une absence de décision qui vaut acceptation tacite : Israël concourra bien en Autriche en mai prochain, malgré les appels répétés à son exclusion en raison de la situation à Gaza.
Cette validation par défaut a provoqué une réaction en chaîne immédiate et violente. Le président de la télévision publique espagnole RTVE, José Pablo López, a dénoncé sur X une situation intenable, affirmant que la direction soumet l’organisation à « la plus grande tension interne de son histoire ». Comme le confirment les déclarations officielles ce soir, les Pays-Bas emboîtent le pas à l’Espagne, actant un boycott historique du télé-crochet le plus regardé au monde.
Vers une hémorragie de participants ?
L’Espagne et les Pays-Bas ne sont probablement que les premières pièces du domino à tomber ce soir.
La liste des défections potentielles donne le vertige aux organisateurs et menace l’intégrité du concours. L’Irlande, la Slovénie et l’Islande avaient déjà brandi la menace explicite d’un retrait ces derniers mois si l’État hébreu était maintenu dans la course.
La situation pourrait devenir critique pour la survie du modèle actuel de l’Eurovision. D’autres diffuseurs majeurs, comme ceux de la Belgique, de la Suède et de la Finlande, ont indiqué réfléchir sérieusement à leur présence à Vienne. Alors qu’un accord de cessez-le-feu avait repoussé les discussions en octobre dernier, le choix de l’UER de ne pas adopter de sanctions au niveau exécutif semble avoir scellé une fracture irréparable entre les diffuseurs européens.
