Invité sur RTL samedi dernier, l’ancien ministre de l’Éducation nationale a surpris les auditeurs en dévoilant une composition musicale basée sur un poème d’Arthur Rimbaud. Une incursion artistique inattendue, rendue possible par l’usage d’une intelligence artificielle générative.
C’est une reconversion que personne n’avait vu venir.
Jean-Michel Blanquer a profité de son passage dans le Journal inattendu pour partager une passion secrète, loin des bancs de l’Assemblée. L’ex-locataire de la rue de Grenelle a confié écrire « des poèmes et des chansons » depuis toujours, sans jamais avoir franchi le pas de la publication.
Pour ce premier titre public, intitulé Comme une femme, il n’a pas écrit les paroles mais a puisé dans le répertoire classique. Il a mis en musique Sensation d’Arthur Rimbaud, estimant que la rythmique intrinsèque du poème appelait naturellement une mélodie. « Ce poème est comme fait pour être mis en musique », a-t-il justifié à l’antenne.
La technologie au service de la voix
Mais ne vous y trompez pas : ce n’est pas tout à fait lui qui chante.
L’ancien ministre a confessé avoir eu recours à un « petit logiciel » pour « retravailler » le rendu final de l’œuvre. Il affirme cependant que le résultat conserve « un peu » de sa véritable voix, modifiée par les algorithmes pour coller à l’esthétique musicale souhaitée.
Si Jean-Michel Blanquer reste vague sur le nom de l’outil, la sonorité caractéristique du morceau pointe vers l’utilisation de Suno (visiblement la version gratuite en V1). Cette intelligence artificielle musicale, devenue incontournable, permet de générer des chansons complètes (paroles, musique et voix) en quelques secondes à partir de simples instructions textuelles ou d’extraits vocaux.
L’IA : un péril ou une chance pour la création ?
Pour l’ancien ministre, cette technologie offre de nouvelles opportunités, même s’il reconnaît qu’elle engendre des « peurs et des inquiétudes » légitimes chez les artistes. Il a d’ailleurs confié avoir un autre titre en réserve, écrit jadis avec le chanteur Didier Barbelivien, qui n’est, lui, jamais sorti des cartons.
