Stéphane Larue
Actus

Paris : la Sorbonne saisit la justice après des messages nazis en plein cours

Paris : la Sorbonne saisit la justice après des messages nazis en plein cours

L’université de la Sorbonne a officiellement saisi le procureur de la République lundi 24 novembre. En cause : la projection, quatre jours plus tôt, de propos antisémites et faisant l’apologie du nazisme sur l’écran géant d’un amphithéâtre de la faculté de santé.

Ce devait être un cours magistral classique pour les étudiants en médecine générale.

Mais jeudi 20 novembre, l’enseignement a viré au cauchemar. Alors que les étudiants utilisaient Wooclap, une application interactive permettant de répondre à des questions en direct, l’écran de l’amphithéâtre a été inondé de messages de haine.

Selon plusieurs témoins et des captures d’écran diffusées sur les réseaux sociaux, des croix gammées et des slogans tels que « Hitler », « Juifs » ou encore « Libérez Maurice Papon » ont été projetés aux yeux de tous.

Évacuation immédiate et choc en amphithéâtre

Face à la violence des propos, la réaction du corps enseignant a été instantanée.

Le cours a été immédiatement suspendu et la salle évacuée sur-le-champ. L’objectif était de soustraire les six enseignantes et la centaine d’étudiants présents à cette vision qualifiée par l’université « d’explicitement raciste et faisant l’apologie du nazisme ».

Pour gérer le traumatisme, le département de médecine générale a rapidement mis en place une cellule psychologique.

Celle-ci reste accessible à l’ensemble des étudiants et du personnel qui en ressentiraient le besoin. En parallèle, le référent laïcité et lutte contre le racisme de l’établissement a été saisi pour accompagner les victimes.

Justice : le procureur saisi via l’article 40

La Sorbonne n’a pas attendu pour contre-attaquer sur le terrain judiciaire.

Lundi, l’établissement a confirmé avoir transmis tous les éléments au procureur de la République, s’appuyant sur l’article 40 du Code de procédure pénale. Ce dispositif impose à toute autorité constituée de signaler sans délai un crime ou un délit dont elle a connaissance.

L’université promet une fermeté absolue : « L’identification de l’auteur ou des auteurs est en cours ».

Dès que les responsables seront identifiés, des poursuites disciplinaires seront engagées, s’ajoutant aux sanctions pénales potentielles. L’incident met en lumière la vulnérabilité des outils numériques pédagogiques lorsqu’ils sont détournés par malveillance.

Un climat académique sous tension

Cet événement s’inscrit malheureusement dans une série noire pour l’enseignement supérieur français.

Depuis plusieurs mois, les signalements pour actes antisémites se multiplient dans les universités. Sorbonne Université a tenu à rappeler son « engagement sans faille » contre toute forme de discrimination, refusant que ses amphithéâtres deviennent des tribunes pour la haine raciale.

L’enquête devra désormais déterminer si les auteurs sont des étudiants de la promotion ou des éléments extérieurs ayant piraté la session interactive.

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