Le Premier ministre Sébastien Lecornu a officiellement confirmé aux syndicats que des mesures visant à revaloriser la retraite des femmes seront intégrées dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, relançant ainsi des propositions issues des négociations avortées de juin dernier.
✨ L’essentiel à retenir
- Le gouvernement s’engage à inscrire des mesures pour la retraite des femmes dans le budget de la Sécu 2026.
- Cette annonce fait suite à l’échec du « conclave » sur les retraites qui s’est tenu au printemps dernier.
- Deux pistes sont privilégiées : un calcul de pension plus favorable et un aménagement du dispositif de carrière longue pour les mères.
Une annonce de Matignon pour apaiser les tensions
Dans un courrier adressé mardi soir aux leaders syndicaux et dont l’AFP a obtenu copie, le Premier ministre a mis fin au suspense. Sébastien Lecornu a assuré que « certaines mesures issues du ‘conclave’ sur les retraites, notamment celle relative à l’amélioration de la retraite des femmes », seront bien inscrites dans le texte budgétaire qui sera débattu cet automne.
Cette confirmation intervient plusieurs mois après la fin abrupte des discussions lancées par son prédécesseur, François Bayrou, qui s’étaient soldées par un « échec » en juin face au désaccord persistant entre syndicats et patronat, notamment sur la question de la pénibilité au travail.
Quelles sont les mesures concrètes envisagées ?
Bien que le courrier du Premier ministre ne détaille pas les dispositifs, les pistes évoquées sont directement issues des ultimes propositions du conclave. Deux mesures spécifiques pourraient ainsi voir le jour.
La première consisterait à rendre plus avantageux le calcul de la pension pour les mères. Actuellement basé sur les 25 meilleures années de carrière, ce calcul serait effectué sur les 24 meilleures années pour les femmes ayant eu un enfant, et sur les 23 meilleures années pour celles en ayant eu deux ou plus.
Un coup de pouce pour les carrières longues
La seconde mesure cible le dispositif « carrière longue », qui permet de partir à la retraite avant l’âge légal de 64 ans. Les femmes bénéficiant de trimestres supplémentaires au titre de la maternité pourraient en utiliser deux pour intégrer ce dispositif, ce qui leur ouvrirait un droit à un départ anticipé.
Selon les documents de travail du conclave, le coût de chacune de ces deux mesures est estimé à 200 millions d’euros à l’horizon 2030. Dans sa lettre, le Premier ministre a par ailleurs indiqué son souhait de « poursuivre les échanges » sur les sujets conflictuels de « l’usure professionnelle ».